Koussaila Alik publie un recueil de nouvelles en tamazight : Des histoires captivantes

15/02/2022 mis à jour: 06:04
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Ahni d’yidwi (Le sang et l’encre) est l’intitulé du livre, en tamazight que vient d’éditer Koussaila Alik sous forme de nouvelles traitant de différents sujets. L’auteur a essayé ainsi de parler, de prime abord, de la guerre contre le colonialisme français qui a fait couler beaucoup de sang dans les villages où les populations ont subi les atrocités de l’armée coloniale jusqu’à l’indépendance. 

Une révolution qui a laissé ses stigmates avec ses maisons ruinées et des centaines, voire des milliers de femmes, veuves car leurs maris sont tombés au champ d’honneur. C’est là, en somme, un peu le récit de l’une des nouvelles Taddart yeǧǧlen (Le village des martyrs), de cet ouvrage préfacé par le docteur Saïd Chemakh.

 Dans cette publication, Koussaila qui est également docteur en langue et culture amazighes et maître de conférences à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, on peut trouver  d’autres thèmes sur des événements ayant marqué l’histoire du pays comme Arraw n tefsut (les enfants du printemps). 

«Le titre de mon livre,Ahni d yidwi ou le sang et l’encre, était à l’origine, le titre d’une histoire que j’écrivais au lycée. L’enseignante m’avait demandé de la lire devant tous mes camarades de la classe. C’est un texte que j’ai écrit en arabe classique et que j’ai conservé jusqu’à ce jour», nous explique Koussaila qui ajoute : «Je voulais écrire avec un regard socialement critique, loin de tout drame vulgaire ou anecdotique et faire ensuite investir ma langue maternelle de manière académique. J’ai pensé à une riche variété de sujets, à un style d’écriture particulier. 

La série se compose de six nouvelles : Taddart yeǧǧlen (Le village des martyrs), Imru n unekruf (La plume du prisonnier), Arraw n tefsut (Les enfants du printemps), Acivan, ameddakel n Warrac (L’ami de l’enfant), Rrezg n umengur et  Kenza», souligne-t-il tout en précisant qu’il n’est pas facile de concilier son travail d’enseignant-chercheur avec sa passion d’écrire. 

«Il n’a pas toujours été facile de concilier les deux. Ma carrière universitaire m’a un peu éloigné de la production littéraire (poésie, nouvelles), car j’ai consacré tout mon temps à terminer la rédaction de mon mémoire de master, ma thèse de doctorat et mon habilitation universitaire, sans oublier mes publications scientifiques dans des revues nationales et internationales. Mon retour aux récits et aux nouvelles vient après avoir pris contact avec Saïd Chemakh, également enseignant au département de langue et culture amazighes de Tizi Ouzou, qui m’a conseillé de publier mes textes», nous confie-t-il. 

Par ailleurs, l’auteur de Ahni d’yidwi (l’encre et le sang) nous a parlé de ses débuts dans l’écriture. «Dès mon adolescence, je n’ai cessé de penser à m’investir dans l’art et dans une carrière d’universitaire. 

Ces deux éléments m’ont incité à choisir l’écriture. Le premier est lié à mon attachement à ma langue native, le kabyle, grâce à mon entourage familial et mon environnement social, notamment mon village, à travers lequel j’ai découvert cette sensibilité à l’identité, aux verbes et à la poésie en général. 

De même, les chansons kabyles m’ont inspiré à réciter de la poésie depuis que je suis enfant. J’ai assisté à des festivals et à des rencontres de poésie et j’ai publié quelques poèmes dans des revues. 

La première nouvelle que j’ai publiée, intitulée Ugadeɣ ay imru dans la Revue Tamaziɣt tura du HCA, en 2010. Tout ce que j’écris, en particulier mes poèmes et autres nouvelles, sera bientôt publié», annonce-t-il.  

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