L’accompagnement psychologique des personnes atteintes de cancer, depuis le diagnostic et l’annonce de la maladie jusqu’au traitement, voire au post-traitement, est «important», ont souligné, hier à Tizi Ouzou, des experts lors d’une journée d’information sur le cancer du sein.
Intervenant lors de cette rencontre organisée à la maison de la culture Mouloud Mammeri par l’association El Fedjr d’aide aux personnes atteintes de cancer et le Centre de lutte contre le cancer (CLCC) de Draâ Ben Khedda, la psychologue Malika Nemmar, citée par l’APS, a mis en exergue la nécessité et l’importance de ne pas négliger l’aspect psychologique dans la prise en charge des cancéreux pour augmenter leurs chances de réponse au traitement.
Cette psychologue, membre de l’association El Fedjr, a particulièrement insisté sur la manière d’annoncer à une personne qu’elle est atteinte d’une pathologie cancéreuse. Selon elle, il est important que l’annonce se fasse par une équipe pluridisciplinaire, impliquant notamment des psychologues, pour mieux réduire l’impact d’une telle annonce sur le patient.
Citant les différentes phases que traverse un patient depuis l’annonce du diagnostic jusqu’au traitement, à savoir le déni, la colère (contre soi et contre les autres), la culpabilisation, la dépression et la reconstruction de soi, Mme Nemmar a aussi insisté sur l’importance de l’accompagnement du malade par une personne (membre de la famille, voisin, ami) qui soit assez forte pour l’aider à traverser ces étapes, notamment celle de la dépression, afin que le patient puisse entamer sa phase d’acceptation de la maladie et de reconstruction.
C’est dans cette optique d’accompagnement et de prise en charge psychologique, qu’elle anime des groupes de parole au sein de l’association El Fedjr pour permettre aux femmes atteintes du cancer du sein, notamment, de s’exprimer et de rencontrer d’autres patientes comme elles avec qui elles peuvent échanger leurs craintes et expériences et surtout espérer et tracer un nouveau départ après le traitement.
Revenant sur les campagnes de dépistage organisées à l’occasion d’Octobre rose et suscitant à Tizi Ouzou une large participation des centres d’imagerie médicale privés, le Dr Nadia Zeggane, radiologue dans un centre privé, a conseillé aux femmes de refaire l’examen de dépistage du cancer du sein, même s’il est négatif, 6 mois plus tard.
«Un examen de mammographie doit être vu par trois radiologues qui vont prendre leur temps de l’étudier avant de poser le diagnostic, or lors des dépistages de masse, on effectue 45 mammographies/jour et avec ce nombre, il est impossible de lire les résultats avec application, ne disposant pas assez de temps pour le faire», a-t-elle noté.