Journée d’information sur la loi 18/22 sur l’investissement à Tiaret : Beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire

02/02/2023 mis à jour: 05:19
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Booster la donne entrepreneuriale à l’aune de la nouvelle loi 18/22 du 24 juillet 2022 sur l’investissement, expliquer la démarche, évoquer le climat des affaires dans une région où les potentiels investisseurs restent toujours gagnés par la phobie bureaucratique n’est pas chose aisée.

Quand bien même les atouts de cette région sont indéniables tant dans l’agriculture que dans la sous-traitance industrielle de par la présence d’un pôle mécanique naissant et surtout la disponibilité du foncier et des textes accompagnant l’acte économique. Une petite parenthèse pourrait expliciter cette donne entrepreneuriale quand on sait que 16 projets inscrits localement, dont certains achevés, attendent toujours le quitus des autorités centrales pour pouvoir entrer en activité. Ce n’est pas représentatif d’un dossier pour lequel le chef de l’exécutif et ses staffs s’investissent énormément pour valoir le déblocage mais cela illustre un peu cette donne dans l’acte d’investir : l’investissement est toujours sujet à caution et trop souvent d’un petit écrit ou signature d’un quelconque bureaucrate, à quelque niveau que ce soit. Que n’avons pas écouté en aparté des hommes d’affaires se plaignant de ces goulots d’étranglement, des couacs et parfois des blocages, à tort ou à raison, car s’agissant de cas d’espèce, les projets bloqués ont été implantés soit sur des terres dites agricoles alors qu’elles sont incultes où l’activité se trouve en saturation, comme les briqueteries, voire les moulins, à titre d’exemple. C’est dans ce contexte global et localement marqué par cet entrain que tentent d’impulser le nouveau chef de l’exécutif les assemblées élues, dont l’APW, ainsi que l’université, où se s’est tenue hier, dans l’enceinte de la grande salle des conférences relevant du pôle universitaire à Karman, une journée d’information au profit d’opérateurs économiques anciens et nouveaux, dont ceux labellisés start-up ou, plus prosaïquement, PMI-PME. Dans le hall de la grande salle, quelques institutions financières venaient de dérouler leurs prospectus, stéréotypés et qui ne semblaient pas intéresser outre mesure des invités patchworks.

Certains acteurs locaux clés n’ont pas été aperçus depuis belle lurette car quelque-uns, approchés, voudraient toujours privilégier le terrain à ces séances marathons où l’aspect protocolaire n’a pas changé d’un iota. Au lieu de 9h tapante, comme le précise le programme, la journée débute à 10h passée. Belgoumène Berrezoug, le recteur de l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun, a précédé le wali pour évoquer «la pépinière d’entreprises qui couve 14 projets, dont 8 à être lancés, le travail dans 24 projets de recherche  et évoquer les dispositifs et bureaux chargés de la liaison ainsi que de la protection»,  entre autres.

Ce n’est qu’après lui que Ali Bouguerra, wali de Tiaret, est monté à la tribune pour annoncer l’ouverture de cette journée, non sans recadrer l’action devant permettre aux potentiels investisseurs de se lancer dans leurs projets et valoir les plus-values escomptées à l’orée d’une volonté politique affichée de faire de 2023, l’année du décollage économique. On en est en plein dans le mille. Tiaret, à force de le répéter, reste une région pivot dans les Hauts-Plateaux de l’Ouest, ouverte sur 7 autres wilayas, mais dont certains de ses habitants et porteurs de projets continuent de faire la moue quand les retards infrastructurels s’invitent dans les débats. En dépit des efforts entrepris en matière d’infrastructures de base, la région ne dispose toujours pas de bretelles vers l’autoroute, ni voit ses chemins ferroviaires fonctionnels ni même son aéroport connaître un trafic aérien tant espéré.

On reste sur des promesses et, pour certains projets, sur des effets d’annonces, de délais et d’études lancés ou à lancer.

Le directeur de l’industrie n’a pas été très loquace en évoquant brièvement le foncier et ses lots récupérés. 3557 lots disséminés à travers trois grandes zones industrielles, totalisant 271 hectares, furent ainsi récupérés. Certains n’ont pas encore abouti car leurs dossiers restent pendants au niveau des juridictions compétentes.

Au-delà des chiffres et de l’offre disponible en matière de foncier industriel, localement, l’esprit de la nouvelle loi, telle qu’expliquée par la directrice centrale chargée de la promotion de l’investissement, Hadi Djouher, «est censée rétablir la confiance entre l’opérateur et les différents maillons de la chaîne, mais aussi de simplifier les procédures d’accès tant au foncier qu’aux financements à travers la numérisation des procédures, donc pour mettre un frein à la bureaucratie nonobstant le régime fiscal et parafiscal». «Un texte certes positif quand bien même il recèle des avantages consentis aux potentiels investisseurs», dira un opérateur sous le sceau de l’anonymat, ajoutant que «dans les faits, notre région, dont Tissemsilt, Saïda et autres encore enclavées, devrait bénéficier de bonus et d’avantages spéciaux bien plus grands que ceux accordés à Sétif ou Tlemcen, voire Mascara à côté, car ces régions citées ne disposent pas des mêmes atouts pour pousser à l’acte d’investir». En plus de ce substrat, notre opérateur quelque peu désabusé malgré la volonté des responsables pense que de l’autre côté, «le potentiel investisseur devrait se résoudre à dissocier l’acte d’investir de celui de manager ou de gestionnaire». Cela intervient alors que, rappelons-le, les Chambres de commerce et d’industrie à travers toutes les wilayas du pays s’apprêtent à l’élire leurs assemblées avec peu d’entrain.-

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