John Lennon, la voix de la contestation assassinée : Ainsi vont les mythes…

05/03/2022 mis à jour: 09:56
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John Lennon, cet enfant de Liverpool, ce «new yorker», ce citoyen du monde

John Lennon, mythe vivant de la chanson engagée, à laquelle il était lié par la promesse de la faire entendre comme un hymne à la fois d’espoir et de révolte : espoir d’un monde meilleur défait de ses sempiternelles violences et révolte contre une épée à double tranchants ôtant à l’homme son humanité et sa sensibilité. Homme de grande sensibilité et surtout d’un éveil précoce face à la dérive mortifère des puissants de ce monde.

Lennon quitta les Beatles, jeta l’habit du ludique et de la luxure, et s’engagea sur le chemin de la lutte. Une lutte jalonnée de risques mais semée de la graine de la contestation, qui avait donné tout au long de sa carrière en solo les fruits d’un éveil épineux, qui n’a pas cesser de blesser et de faire verser le sang naguère sans éclat et sang vigueur d’un monde soumis, mais désormais revigoré par le verbe tranchant de Lennon. 

Et comme disait-il dans l’une de ses citations célèbres : Si quelqu’un pense que l’amour et la paix sont un cliché qui doit avoir été laissé dans les années soixante, c’est son problème. L’amour et la paix sont éternels. Oui, l’amour et la paix sont éternels, comme l’est incontestablement John Lennon. 

Des rues de Liverpool au Panthéon de l’immortalité

Liverpool, ville mythique des Beatles et du football, donna naissance à John Lennon le 9 octobre 1940 à l’apogée de la Seconde Guerre mondiale, où les villes d’Angleterre subissaient un pilonnage inouï et sauvage. Mais un nouveau né qu’avait-il de conscient sur les vols haineux de ces machines de fer au bruit assourdissant et l’insatiable pourvoyeuse d’épouvante dans le cœur des Anglais ?

Dans le conscient encore indicible de Lennon , ce gigantisme boucan aurait ressemblé à n’importe quel bruit dont les forges industrielles de Liverpool étaient l’insatiable foyer et les cris des siens auraient ressemblé au tintamarre quotidien des grandes cités anglaises densément peuplées , mais comme une naissance prodige, le nouveau né Lennon s’agitait au gré des bruits comme si il les accompagnait de par ses mouvements fragiles , oracle à une puissance énergique semblable aux danseurs derwichs insensibles à la fatigue et au vertige. 

Fondateur des Beatles, groupe musical anglais au succès planétaire, depuis sa formation au début soixante. Il pose les assises du groupe avec Paul Mc Cartney dans un duo à la création foisonnante d’œuvres musicale prolifique de l’histoire du Rock, avec plus de deux cents chansons. Très jeune, Lennon s’inspira des légendes du Rock n’Roll, saisit par la vague de musique Skiff qui sévissait à Liverpool et fonda aux débuts de l’année 1957 le groupe des Quarryman , avec Paul MC Carthny, George Harrison et Ringo starr, les Beatles. 

Des albums Please Please Me en 1963 à Let It Be en 1970, les Beatles deviennent un des plus grands phénomènes de l’histoire de l’industrie discographique, introduisant de nombreuses innovations musicales et mélangeant les genres et les influences avec une audace et une sophistication jusqu’alors inédites. L’épopée des Beatles, dont Lennon était la cheville ouvrière, avait propulsé le groupe au summum de la célébrité et quatuor furent célébré dans le monde entier comme des icônes incontestable du Rock. 

Comme quoi, la ville industrielle de Liverpool n’était pas seulement une cité aux sons assourdissant de machines de tout genre mais aussi un haut lieu de musique recherchée et de poésie aux ailes de la liberté. 

Début 1970, Lennon s’envole seul vers d’autres cieux

L’année 1970, John Lennon mit fin à sa collaboration avec Beatles et se consacra à sa propre carrière solo, aidé en cela par l’amour de sa vie, Yoko Ono, elle -même artiste d’origine japonaise et avant -gardiste. Yoko et Lennon se lancèrent main dans la main, animés par leur incommensurable amour et la passion qui l’avait cimenté durant leur union, l’art, ainsi leur engagement politique et militant en faveur de la paix dans le monde. Ils créèrent le Plastic Ono Band, groupe à géométrie variable où ils furent accompagnés d’amis sur scène et en studio. 

En 1971, John Lennon composa l’une de ses chansons les plus emblématiques, Imagine ; l’album du même nom est également son plus grand succès commercial en solo. Lennon se retire de toute activité publique en 1975 pour s’occuper de son fils nouveau-né Sean, puis reprend sa carrière en 1980, quelques semaines avant d’être assassiné par Mark David Chapman, un fanatique atteint de troubles psychotiques, devant sa résidence du Dakota Building à New York.

Imagine, la chanson hymne pour la paix dans le monde.

La chanson intemporelle de Lennon, Imagine, fut forgée dans sa forge contestataire et son argile fut tiré de sol pacifique de sa philosophie. La guerre du Vietnam et les atteintes aux droits de l’homme dans le monde lui valurent l’hostilité du gouvernement américain qui voyait en lui un homme subversif et perturbateur de l’ordre public. 

D’ailleurs, à maintes reprises, ils essayèrent de l’expulser des États-Unis. John Lennon était aussi un humain, sujet à des contradictions avec son idéal pacifiste, néanmoins un homme aussi engagé contre la guerre butte aussi face aux puissants murs des déceptions multiples dressés sur son chemin de militant pacifiste. 

Comme quoi, Lennon était avant tout un homme avant qu’il soit une icône. Mais son magistral et pas moins sincère opus, Imagine, est un tableau grandement peint de la pensée de cet intemporel artiste. Et un artiste ne meurt jamais. 

Preuve : quatre-deux ans après sa mort, son œuvre est célébrée de par le monde entier par les hommes de paix et son nom est porté sur toutes les langues protestataires de ce monde. 

Par Arezki Hatem, Poète 

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