Dans une tribune, le fondateur d'Amazon, propriétaire du journal depuis 2013, défend une «décision de principe», jugeant que les consignes de vote émanant des médias «créent une perception de parti pris, de non-indépendance».
Jeff Bezos a pris position pour défendre la décision du *Washington Post* de renoncer à soutenir officiellement un candidat à l'élection présidentielle américaine, un choix qu'il qualifie de « décision de principe ». Dans une tribune publiée dans son propre journal, Bezos a démenti toute ingérence personnelle dans cette décision, soulignant que ses « intérêts commerciaux » ne dictent pas la ligne éditoriale du *Post*. Selon lui, une telle prise de position éditoriale pourrait créer une perception de parti pris, ce qui justifie l’abstention du journal cette année.
La décision du *Washington Post* marque un changement significatif, puisque le journal avait soutenu les candidats démocrates lors des dernières élections, y compris en 2008, 2012, 2016 et 2020. Ce recul suscite de vives réactions, en particulier alors que Bezos, également fondateur d’Amazon, a signé des contrats substantiels avec le Pentagone pour ses services de cloud computing. Ces liens économiques suscitent des critiques, certains observateurs y voyant un possible conflit d’intérêts malgré les déclarations de neutralité.
La décision du *Post* a eu un impact immédiat sur son lectorat, NPR rapportant une perte de quelque 200 000 abonnés depuis vendredi, soit environ 8 % de son audience. Cette décision reflète un désir de neutralité apparente dans un climat politique polarisé, mais soulève des questions sur l'influence de la propriété des médias par des personnalités aux intérêts économiques multiples.