L’école primaire Aouali Ali du village Ighomrassen, dans la commune des Issers, est mal pourvue en termes de moyens et de commodités pouvant garantir la réussite scolaire des élèves. Avant d’accéder à l’établissement, les élèves (130) doivent emprunter une route rendue impraticable par des travaux en attente d’achèvement depuis deux ans, témoigne Saïd Aït Amar, président de l’association des parents d’élèves.
A l’intérieur de l’école, les carences sont légion. M. Aït Amar parle de deux salles dégradées avec des murs fissurés et demande une expertise du CTC en vue de leur confortement ou leur démolition. «La cantine est fermée depuis le congé d’hiver. On dit que le contrat du fournisseur est arrivé à terme et l’APC n’a pas désigné un autre pour l’année en cours. Depuis leur retour de congé, beaucoup d’élèves habitant loin de l’école se contentent alors de repas froids à midi», se désole-t-il.
Il y a quelques jours, un responsable de la direction de programmation et du suivi du budget (DPSB) a affirmé que l’Etat alloué une enveloppe de 144 milliards pour garantir des repas chauds aux élèves de 172 écoles de la wilaya.
Selon lui, l’Etat a réservé cette année 100 milliards de centimes pour la réhabilitation des écoles et la rénovation des équipements, précisant que 35 cantines scolaires sont en cours de réalisation. La daïra des Issers a bénéficié de 16 milliards de centimes pour la réhabilitation des écoles, mais le taux de consommation des subventions reste très faible, a-t-on appris.
A Ighomrassen, les parents d’élèves se plaignent de l’absence de terrain de sport, de la détérioration avancée du mobilier de bureau, des portes qui ne se referment pas et d’infiltrations d’eau à partir des joints des fenêtres pourtant refaites récemment.
«Les salles sont chauffées par les poêles à gaz car l’école n’est encore pas raccordée au réseau de gaz. Pour l’assainissement, on s’est contenté de réaliser les réseaux d’évacuation mais pas de point de rejet. Les eaux usées coulent à présent vers un champ agricole dont le propriétaire menace d’obstruer le réseau à tout moment», relate Saïd Aït Amar, ajoutant que les tablettes fournies pour les élèves n’ont jamais été utilisées.
«Cela fait plus de deux mois qu’on les a ramenées, mais elles sont rangées dans des armoires d’une autre époque», s’indigne-t-il avant d’alerter sur un danger qui pèse sur les élèves. Celui de la citerne suspendue, selon lui, sur des supports métalliques inclinés dans endroit où circulent les élèves.
Leur association, dit-il, n’est pas restée les bras croisés. «On a adressé un rapport détaillé sur toutes ces insuffisances au P/APC. Cela fait plus de deux mois qu’on attend la réponse. Nous lui avons même demandé une audience, en vain», indique-t-il. Ne comptant désormais pas trop sur les autorités, l’association multiplie les initiatives pour changer ce qu’elle peut et améliorer un tant soit peu les conditions de scolarité des élèves.