L’Iran a dévoilé hier le premier missile balistique hypersonique conçu localement, en présence du président Ebrahim Raïssi, selon l’AFP citant la presse.
Les médias officiels ont diffusé des images de ce missile fabriqué par la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique.
Le missile dénommé Fattah a été présenté sur une estrade au cours d’une cérémonie organisée dans un lieu qui n’a pas été spécifié en présence du président Raïssi et de responsables militaires, dont le chef des Gardiens, le général Hossein Salami, selon la télévision d’Etat et l’agence Irna. «Nous devrions remercier Dieu pour cette grande réalisation», car «elle rendra le pays plus fort», a déclaré E. Raïssi dans son discours.
Ce missile va renforcer «le pouvoir de dissuasion» de l’Iran, ce «qui apporte la sécurité et une paix stable aux pays de la région», a-t-il ajouté. Selon Irna, «la portée du missile Fattah est de 1400 km et sa vitesse avant d’atteindre la cible est comprise entre 13 à 15 fois la vitesse du son». L’Iran a annoncé en novembre la fabrication de ce missile, suscitant l’inquiétude de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) concernant le programme nucléaire iranien. Toutefois, le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, a indiqué que cette annonce ne «devrait pas avoir d’influence» sur les négociations autour du programme nucléaire de l’Iran. Ces discussions sont au point mort depuis l’été 2022. Le développement du missile Fattah va renforcer l’arsenal militaire de l’Iran et, par conséquence, les inquiétudes de nombreux pays, en premier lieu les Etats-Unis et Israël. Téhéran affirme que cet engin peut passer à travers les systèmes de défense aériens de n’importe quel pays de la région.
La Russie, la Corée du Nord et les Etats-Unis ont annoncé en 2021 avoir procédé à des essais de missiles hypersoniques, ravivant les craintes d’une nouvelle course aux armements. La Russie a pris une longueur d’avance, annonçant en mars avoir utilisé des missiles hypersoniques Kinjal en Ukraine, quelques semaines après le début de l’offensive le 24 février.
Le dévoilement du nouveau missile intervient alors que l’Iran cherche à normaliser ses relations avec les pays arabes, notamment l’Arabie Saoudite où il devait rouvrir son ambassade mardi à Ryad après sept ans de discorde entre les deux pays. Des informations de presse font en outre état de contacts indirects entre l’Iran et les Etats-Unis pour ranimer l’accord connu sous l’acronyme JCPOA, limitant les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a répété lundi que l’administration Biden considérait l’Iran comme la principale menace pour Israël et qu’il ne lui serait jamais permis d’obtenir l’arme nucléaire.