Iran : Téhéran dénonce la construction de barrages en amont par la Turquie

11/05/2022 mis à jour: 13:17
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Le ministre iranien des Affaires étrangères a exprimé hier au Parlement son mécontentement face à la construction par la Turquie de barrages sur des cours d’eau frontaliers entre les deux pays, dans un contexte de réduction des ressources en eau et de changement climatique.

«La construction par la Turquie de barrages sur les eaux frontalières n’est pas acceptable et nous nous y opposons», a déclaré devant les parlementaires Hossein Amir-Abdollahian, cité par l’agence officielle Irna, relayée par l’AFP. Il a précisé avoir soulevé cette question «au moins trois fois ces derniers mois lors de deux réunions en face-à-face à New York et à Téhéran, et lors d’un appel téléphonique avec le ministre turc des Affaires étrangères pour exprimer notre désapprobation». «Je lui ai demandé de prêter une attention particulière à la construction de barrages sur la rivière Aras», a-t-il ajouté, selon Irna.

Ce cours d’eau prend sa source sur le haut plateau arménien, à proximité d’Erzurum, avant de rejoindre la rivière Kura et se jeter dans la mer Caspienne. Le ministre iranien a reconnu qu’il «n’y avait pas d’accord bilatéral entre Téhéran et Ankara sur la coopération dans le domaine de l’eau, mais, en tant que voisin, nous avons demandé au gouvernement turc il y a quatre mois de former un comité bilatéral conjoint sur l’eau pour répondre aux préoccupations dans ce domaine».

La déclaration du ministre iranien intervient, selon la presse, une semaine après avoir souligné l’importance d’accélérer la coopération sous la forme d’un «Comité conjoint de l’eau» pour faire face au changement climatique et aux problèmes d’eau, lors d’un appel téléphonique avec son homologue turc.

Au fil des ans, l’Iran et la Turquie ont construit plusieurs barrages, réduisant les principales sources d’eau de l’Irak. Cependant, la construction par la Turquie d’un barrage sur la rivière Aras bordant l’Iran met également en péril l’accès iranien à l’eau. L’Irak et la Syrie, qui partagent également les fleuves du Tigre et de l’Euphrate, ont signé en 1997 la Convention des Nations unies sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau, mais la Turquie et l’Iran voisins ne l’ont pas fait.

Cette convention régit les ressources en eau transfrontalières, mais seuls quelques dizaines d’Etats font partie de la convention, qui stipule que les nations sont tenues de respecter et de partager équitablement les ressources en eau avec leurs voisins. 

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