Iran : Deux policiers tués dans une attaque contre un poste de police

09/07/2023 mis à jour: 18:27
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Deux policiers ont été tués hier dans une attaque contre un poste de police dans la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran, revendiquée par un groupe djihadiste, rapporte l’AFP citant des médias. «Quatre individus armés non identifiés ont attaqué un poste de police à Zahedan», la capitale de la province du Sistan-Baloutchistan, a indiqué la télévision d’Etat, citant le chef adjoint des services de sécurité de la province, Alireza Marhamati. 

Les assaillants, dont l’identité n’a pas été révélée, ont utilisé des grenades pour faire sauter les portes du poste et un échange de tirs s’en est suivi, a-t-il déclaré, ajoutant qu’«un policier a été tué». L’agence locale Tasnim, citant le chef de la police provinciale, a ensuite donné un bilan de deux policiers tués «après une résistance acharnée» contre les assaillants. Les «quatre terroristes» impliqués dans l’attaque ont été abattus dans l’affrontement, selon un communiqué des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, publié par l’agence de presse Irna. 

Le groupe djihadiste Jaïsh Al Adl (Armée de la justice en arabe) a revendiqué l’attaque dans un court communiqué diffusé sur son site. Il a accusé le commissariat ciblé d’être «l’un des principaux responsables de la tragédie du vendredi sanglant», en allusion à des violences survenues en septembre. La ville de Zahedan a été à l’époque le théâtre de plusieurs jours de violences meurtrières déclenchées après le viol présumé d’une adolescente imputé à un policier. Plusieurs membres des forces de sécurité, dont le chef provincial des Renseignements des Gardiens de la Révolution, figuraient parmi les dizaines de personnes tuées dans ces violences. Jaïsh Al Adl a été formé en 2012 par d’anciens membres d’une organisation sunnite radicale qui avait mené une rébellion sanglante dans la région jusqu’en 2010. 

Le groupe est notamment connu pour avoir revendiqué l’enlèvement de 12 policiers et soldats iraniens dans la même province en octobre 2018. Le poste de la police visé est situé à proximité de la mosquée Makki, dirigée par l’influent chef religieux de la minorité musulmane sunnite de la province, Molavi Abdol Hamid. Dans un communiqué, il a condamné «toute manifestation de violence», soulignant ignorer qui était derrière l’attaque de samedi.

Le Sistan-Baloutchistan, l’une des plus pauvres régions d’Iran, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l’islam sunnite. La région, située près de la frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan, est également le théâtre d’affrontements récurrents entre d’un côté les forces de l’ordre, et de l’autre des trafiquants de drogue, rebelles de la minorité baloutche et groupes sunnites radicaux.

 

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