Trente-quatre détenues iraniennes ont entamé une grève de la faim pour «commémorer» le deuxième anniversaire du mouvement «Femme, Vie, Liberté» et la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée pour ne pas avoir respecté le strict code vestimentaire islamique, a annoncé hier Narges Mohammadi, citée par l’AFP.
La lauréate iranienne du prix Nobel 2023 de la paix, détenue depuis novembre 2021, a déclaré sur X qu’ «à nouveau, les prisonnières politiques et idéologiques d’Evin (un centre pénitentiaire proche de Téhéran) ont entamé une grève de la faim en solidarité avec le peuple protestant en Iran contre les politiques oppressives du gouvernement». «Aujourd’hui, le 15 septembre 2024, 34 prisonnières politiques ont démarré une grève de la faim en commémoration avec le deuxième anniversaire du mouvement «Femme, Vie, Liberté», et le meurtre de Mahsa (Jina) Amini», a-t-elle encore écrit sur ce compte géré par sa famille. «Nous réaffirmons notre engagement à instaurer la démocratie, la liberté et l’égalité et à vaincre le despotisme théocratique.
Aujourd’hui, nous élevons nos voix plus fort et renforçons notre détermination», a-t-elle indiqué. Narges Mohammadi, 52 ans, prix Nobel 2023 notamment pour son combat contre la peine de mort, est emprisonnée depuis novembre 2021 et a passé une large part de la dernière décennie en prison. La militante iranienne a été condamnée en juin à une nouvelle peine d’un an de prison pour «propagande contre l’Etat», qui s’ajoute à une longue liste d’autres chefs d’inculpation, pour lesquels elle a écopé d’une peine de douze ans et trois mois d’emprisonnement, 154 coups de fouet, deux ans d’exil, et diverses sanctions sociales et pénales.