Irak : Remous après une grâce présidentielle pour le fils d’un ex-gouverneur

28/02/2022 mis à jour: 09:55
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Une grâce présidentielle accordée en Irak au fils d’un ancien gouverneur condamné pour trafic de drogue a provoqué des remous, poussant le président Barham Saleh à réclamer une «enquête urgente» sur cette affaire, a rapporté hier l’AFP.

En 2018, les forces de l’ordre ont arrêté trois hommes accusés de trafic de drogue et qui ont été condamnés la même année à la perpétuité, soit 20 ans de prison. Parmi eux, Jawad Louaï Al Yasseri, dont le père était alors le gouverneur de la province centrale de Najaf. Le 10 janvier dernier, les trois hommes ont bénéficié d’une grâce présidentielle. Et ils ont été ensuite libérés, selon un responsable de la police.

Cette décision a provoqué des remous, des députés et des journalistes l’ont fustigée, dénonçant un «deal en coulisse» et établissant un lien avec la récente démission du père, Louaï Jawad Al Yasseri, du poste de gouverneur de Najaf. «La démission du gouverneur a été acceptée le 4 janvier et la recommandation de grâce pour son fils a été envoyée le 5 janvier» au Président, a tweeté samedi soir le député Mashan Al Jabouri, membre du principal bloc parlementaire sunnite.

«Des milliers de victimes d’aveux extorqués sous la torture croupissent en prison, sans que son excellence le Président ne pense à les gracier», a-t-il ajouté.

L’ex-gouverneur a annoncé sa démission après des accusations de corruption à son encontre. Il a toujours défendu «l’innocence» de son fils, «victime car son père est un gouverneur».

Un député de la ville sainte chiite de Najaf, Hadi Al Salami, a écrit hier à B. Saleh et au Premier ministre, Moustafa Al Kazimi, pour réclamer des éclaircissements. Le mouvement Imtidad des militants antipouvoir a affirmé que la grâce est le fruit d’un «accord politique». Barham Saleh a ordonné samedi «une enquête urgente» sur cette affaire, promettant que «tout vice qui en résulterait serait rectifié», a indiqué un communiqué de ses services.

La grâce a été signée par ce dernier sur la base d’une «recommandation» du gouvernement, selon le communiqué. Pendant quelques mois en 2019, les Irakiens ont manifesté en masse contre le pouvoir et exprimé leur ras-le-bol face à une corruption tentaculaire, des services publics défaillants et une économie en panne dans un pays riche en pétrole. 

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