Irak : L’ambassadrice américaine rencontre l’ex-Premier ministre Al Maliki

22/01/2024 mis à jour: 20:18
AFP
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Nouri Al Maliki et l’ambassadrice Alina Romanowski ont discuté de l’escalade des tensions dans la région

L’ambassadrice américaine à Baghdad, Alina Romanowski, s’est entretenue hier avec l’ancien Premier ministre d’Irak, Nouri Al Maliki, ont annoncé dans un communiqué les services de ce dernier. Al Maliki a reçu Mme Romanowski pour discuter de «l’avenir des relations bilatérales» unissant l’Irak et les Etats-Unis, mais aussi de «l’escalade des tensions dans la région», selon un communiqué de ses services. Il a souligné «l’importance de renforcer les relations d’amitié et de coopération» entre Baghdad et Washington. 

Mais il a également évoqué «les nombreuses crises auxquelles la région est confrontée : les événements en Palestine occupée, au Liban, en mer Rouge, dans le nord de la Syrie et en Irak», tout en appelant à «une action rapide pour réduire les tensions et mettre fin aux attaques mutuelles, qui pourraient être annonciatrices d’une expansion de la guerre». L’ambassade américaine à Baghdad n’a pas communiqué dans l’immédiat sur la rencontre. Mme Romanowski s’entretient régulièrement avec les dirigeants de l’Etat et des politiciens issus de tout l’éventail de la politique irakienne. 

La formation politique d’Al Maliki fait partie du Cadre de coordination, la principale coalition de forces pro-Iran qui dispose d’une majorité au Parlement et qui a nommé l’actuel gouvernement de Mohamed Chia Al Soudani. Le Cadre de coordination englobe des politiciens chevronnés, anciens opposants au régime de Saddam Hussein, qui orchestrent la vie politique depuis 2003 et l’invasion américaine ayant renversé l’ex-dictateur.

 Mais elle comprend aussi le Hachd Al Chaabi, les anciens paramilitaires pro-Iran désormais enrôlés dans les forces régulières. Parmi les nombreuses factions composant le Hachd, les Brigades du Hezbollah ont publiquement affiché leur soutien à la «Résistance islamique en Irak». Un porte-parole des Brigades, Abou Ali Al Askari, a assuré hier dans un communiqué que «les frères dans la Résistance continueront à frapper les bastions ennemis», soulignant «la nécessité de poursuivre l’escalade des opérations».

La rencontre d’hier intervient au lendemain de tirs de missiles balistiques ayant visé des soldats américains et d’autres troupes de la coalition internationale antidjihadiste dans l’ouest de l’Irak, une attaque revendiquée par la Résistance islamique en Irak, nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran.
 

Inquiétude

Le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a fait état, dans son communiqué, d’un soldat irakien blessé et de possibles blessés côté américain. Selon la même source, la plupart des missiles ont été interceptés par les systèmes de défense anti-aérienne. Auparavant, un responsable de la police irakienne et un militaire américain ont indiqué qu’une dizaine de missiles ont été tirés samedi dans l’ouest de l’Irak contre la base militaire d’Aïn Al Assad, abritant des soldats américains et d’autres troupes de la coalition internationale antidjihadiste.

Les Etats-Unis ont 2500 soldats en Irak et 900 environ en Syrie. Jeudi, le Premier ministre irakien a réitéré son appel au départ d’Irak de la coalition internationale antidjihadiste menée par Washington, estimant que mettre un terme à la mission de ces troupes étrangères est «une nécessité pour la sécurité et la stabilité» du pays. Le porte-parole du Pentagone a dit jeudi ne pas être au courant d’une demande officielle de la part des Irakiens. Les tirs de samedi interviennent dans un contexte régional explosif, alimenté par les répercussions de la guerre dans la Bande de Ghaza entre Israël, allié des Etats-Unis, et les Palestiniens, soutenus par l’Iran. 
 

Samedi, cinq membres des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ont été tués dans une frappe à Damas imputée à Israël par Téhéran, qui a menacé de représailles. Lundi dernier déjà, l’Iran avait effectué des tirs de missiles balistiques contre le Kurdistan autonome dans le nord de l’Irak, assurant avoir pris pour cible un site utilisé par «des espions du régime sioniste (Mossad)».

 Entre le 17 octobre et le 17 janvier, au moins 140 attaques de drones, roquettes et missiles balistiques de courte portée ont visé la coalition antidjihadiste mobilisée contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, selon un responsable américain de la Défense.

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