Irak : Huit combattants pro-Iran tués par des frappes américaines

23/11/2023 mis à jour: 23:03
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L’Irak est devenu un terrain d’affrontement entre l’Iran et l’Occident

Des frappes américaines en Irak ont tué,  hier, huit combattants d’un groupe armé pro-Iran. Peu avant l’aube, le Commandement militaire américain au Moyen-Orient a annoncé avoir mené des «frappes de précision» sur deux sites en Irak, en représailles aux récentes attaques de groupes pro-Iran contre les troupes américaines et les forces de la coalition internationale antidjihadiste, en Irak et en Syrie. 

Mardi déjà, un bombardement dans la région d’Abou Ghraib, près de Baghdad, a visé un véhicule du Hachd Al Chaabi, ces anciens paramilitaires intégrés aux forces régulières, faisant au moins un mort et des blessés. Washington a reconnu une frappe «d’auto-défense». 

Hier mercredi, les bombardements américains ont visé Jurf Al Sakhr, secteur bouclé et hautement sécurisé où se concentrent les activités du Hachd, à une soixantaine de kilomètres au sud de Baghdad. «L’Amérique est le plus grand diable», «Mort à l’Amérique», ont scandé des centaines de personnes, certaines en treillis militaire, lors des funérailles de six combattants organisées en grande pompe dans l’après-midi à Baghdad. Les frappes américaines représentent une «violation flagrante de la souveraineté» et une «dangereuse escalade», a estimé le gouvernement à Baghdad, soulignant que ces bombardements avaient été menés «à l’insu» des autorités. En référence aux groupes pro-Iran, le gouvernement, nommé par une majorité parlementaire de partis proches de Téhéran, a également jugé «condamnables et  illégales» les «activités armées» menées hors du cadre de l’institution militaire.
 

«Agressions»

Les frappes américaines sont les premières en Irak depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas qui a fait monter les tensions dans la région. Les Brigades du Hezbollah, influente faction du Hachd, ont confirmé la mort de huit combattants, dénonçant un «crime» qui «ne restera pas impuni». 

Elles ont menacé d’«élargir la portée des cibles si l’ennemi poursuit sa méthode criminelle». La frappe américaine de mardi dernier dans la région d’Abou Ghraib avait été menée en riposte à l’attaque, la veille, d’un «missile balistique à courte portée» sur la base irakienne d’Aïn Al Assad où sont stationnées des troupes américaines et de la coalition internationale, selon le Pentagone.

 L’attaque sur Aïn Al Assad a fait huit blessés et quelques dégâts légers sur la base, d’après la même source. Le nombre d’attaques visant les forces américaines et la coalition internationale antidjihadiste en Irak et en Syrie a augmenté depuis le début de la guerre en Palestine. Washington a recensé 66 attaques menées depuis le 17 octobre, dix jours après le début de la guerre, selon le Pentagone. Ces tirs de roquettes ou frappes de drones ont fait une soixantaine de blessés parmi les effectifs américains. En représailles, Washington a déjà bombardé à trois reprises, en Syrie, des sites liés à l’Iran.  

Les Etats-Unis comptent environ 900 soldats en Syrie et près de 2500 en Irak qui combattent l’organisation jihadiste Etat islamique (EI). Hadi Al Ameri, un haut commandant du Hachd qui dirige l’influente organisation Badr, a dénoncé, hier, les «agressions américaines», qualifiant les dernières frappes de «violation flagrante de la souveraineté nationale». Il a réitéré l’appel de son camp à «une sortie immédiate d’Irak des forces américaines et des troupes de la coalition». 

Ces dernières semaines, la plupart des attaques contre les soldats américains ont été revendiquées par la «Résistance islamique en Irak», nébuleuse proche des groupes armés pro-Iran qui saluent son action sur leurs chaînes de l’application Telegram. Le mouvement a annoncé, avant-hier, la mort d’un de ses membres au combat dans «la bataille» contre les forces américaines en Irak, allusion au bombardement d’Abou Ghraib. 

Cet influent groupe du Hachd a récemment assuré que les attaques de la «Résistance islamique en Irak» faisaient partie d’une «stratégie d’usure». 

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