Investissements et projets structurants : Le ministre de l’Industrie fait mouche

10/05/2023 mis à jour: 01:16
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Ali Aoun, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique - Photo : D. R.

Je vais accélérer la procédure pour achever le dossier de la création de la zone industrielle Berrahal extension et permettre son exploitation effective», s’est engagé Ali Aoun, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, lors de sa visite, jeudi, dans cette zone de la wilaya de Annaba. Estimée à quelque 200 ha, cette extension est actuellement bloquée. Elle n’est même pas créée juridiquement, tel que relevé par l’IGF, tout autant que plusieurs projets structurants devant être implantés sur ce lieu.

Lors de l’exposition des motifs pouvant sensibiliser M. Aoun, le jeune directeur de l’industrie de la wilaya de Annaba a vanté les atouts qu’offre sa wilaya. Selon lui, «Annaba, avec ses infrastructures, dont un port commercial, un aéroport international et trois zones industrielles électrifiées, et… sa position géographique, le déblocage de l’extension de la ZI Berrahal nous permettra facilement de capter plus de projets structurants à haut potentiel de création de richesse et d’emplois, susceptibles d’augmenter l’attractivité du territoire et de créer un effet d’entraînement sur l’activité économique pour un développement durable.

Mieux, les investissements structurants peuvent bénéficier de l’accompagnement de l’Etat par la prise en charge, partielle ou totale, des travaux d’aménagement et d’infrastructures nécessaires à leur concrétisation, sur la base d’une convention établie entre l’investisseur et l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) agissant au nom de l’Etat. La convention est conclue après son approbation par le gouvernement».

Pour mieux asseoir cette stratégie, le même responsable a plaidé pour «l’exploitation d’une steppe jouxtant le lac Fezzara, avec l’installation d’une station d’épuration d’eau. Cette dernière assurera le traitement des rejets de 50 000 habitants avant de servir les projets d’agriculture et même industriels, si besoin est». Des projets structurants, il y en a en attente à Annaba. Il s’agit, entre autres, d’une usine de production de pneus, dont l’accord de sa réalisation avait été octroyé en avril 2017 par l’ancien wali Youcef Cheurfa.

Son accord reposait sur l’installation et le montage automobile en Algérie. Mieux encore, après l’examen de son dossier et la consultation du plan parcellaire primaire de la ZI de Berrahal extension, une affectation d’une assiette de terrain de 22 hectares lui a été accordée. Même l’arrêté d’attribution lui a été établi après l’examen et la validation du projet par le Conseil national d’investissement (CNI). Selon la fiche technique de ce projet, «il s’agit d’un partenariat avec les Chinois prévoyant la production de sept millions de pneus, dont 45% sont destinés au marché algérien et 55% autres destinés à l’exportation à travers le réseau international du partenaire étranger». Quant à la création d’emplois, pas moins de 2000 postes directs sont prévus et 1000 autres indirects.

34 000 demandeurs d’emploi

Faut-il rappeler que le ministre du Travail a déclaré lors de la même journée : «La wilaya de Annaba compte 34 000 demandeurs d’emploi, qui perçoivent actuellement l’allocation du chômage, qui peuvent être recrutés dans cette extension de la zone industrielle de Berrahal.»

Le ministre de l’Industrie s’est attardé aussi face aux «vestiges» du chantier du projet du groupe ETRHB de Ali Haddad, à l’arrêt depuis 2019. Réalisé en partie sur un site de 134,33 ha, représentant le prolongement de l’extension de la ZI Berrahal, ce projet, actuellement la propriété de l’Etat, devait accueillir un complexe sidérurgique algéro-italien, en partenariat entre l’algérien ETRHB et l’italien Danieli, dont l’accord avait été signé en 2017. Toutes les entraves juridiques, administratives et financières ont été levées, donnant lieu à une propriété totale aux domaines publics.

Initialement agricole, cette superficie a intégré le PDAU avant d’être déclassée et les fellahs indemnisés. «Même les équipements, dont une partie avait été fournie et installée par le groupe italien Danieli, figurent dans la liste des biens, récupérés par les domaines publics. Ils représentent les trois quarts des équipements fournis par le partenaire italien Danieli, dont la valeur est estimée à 80 millions de dollars», affirment des sources proches de cette affaire.

Estimés à plus de 27 milliards de dinars, les travaux de réalisation, déjà exécutés, sont actuellement en dégradation. Profitant de la lune de miel entre Alger et Rome, pourquoi ne pas relancer ce partenariat avec les Italiens qui, dans un proche avenir, produiront des véhicules en Algérie ? plaident à l’unanimité, plusieurs économistes interrogés à ce sujet, d’autant plus, estiment-ils que «l’avancement des travaux de fondation est estimé à 85%. Sur le plan de la création d’emplois, ce projet promettait le recrutement de 600 postes avant de passer à quelque 2000 autres directs en phase finale, hormis autant en indirect».

De part sa crédibilité, Ali Aoun fait mouche à Annaba avec son engagement à libérer les blocages, notamment ceux ayant trait aux investissements structurants. 

 


 

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