Le directeur de l’environnement fait état de 662 investisseurs qui attendent l’obtention de ce document.
Malgré les instructions des hautes autorités du pays, beaucoup d’investisseurs de la wilaya de Boumerdès font encore face à de multiples difficultés pour lancer leurs projets ou développer leurs activités.
Il y a quelques jours, le directeur de l’environnement a fait état de 662 opérateurs économiques qui attendent depuis plusieurs mois, voire plusieurs années pour certains, l’obtention de l’autorisation d’exploitation, un document incontournable qui leur permettrait de se conformer à la réglementation et bénéficier des avantages accordés par l’Etat en termes d’investissement.
S’exprimant sur les ondes de la radio locale, Lakhdar Aiwaz a affirmé qu’une centaine d’autorisations d’exploitation ont été délivrées provisoirement dans le cadre des instructions du président de la République visant à débloquer les projets qui étaient à l’arrêt. A Boumerdès, cette mesure exceptionnelle a permis l’entrée en activité de plusieurs unités industrielles et la régularisation d’une trentaine d’opérateurs qui étaient déjà en exercice.
Cependant, plusieurs administrations peinent encore à se départir des vieux réflexes et continuent à dresser des obstacles devant les demandeurs de la fameuse autorisation. «Cela fait deux ans que j’attends. J’ai déposé mon dossier au niveau de toutes les directions de wilaya. Il faut un avis favorable de
12 services, sinon ma demande sera rejetée. Au départ, on m’a dit que je n’ai pas respecté les plans de construction de mon usine. J’ai fait des modifications qui m’ont coûté plus de 250 millions de centimes.
Après la levée de la réserve, la direction des services agricoles a émis un avis défavorable au prétexte que le terrain abritant mon usine est classé à vocation agricole, alors que toute la zone est urbanisée», s’indigne un gérant d’une unité de boissons gazeuses établie à Hammadi. Il faut dire que la quasi-totalité des demandeurs du document en question est déjà en activité.
«Quand on n’a pas cette autorisation, on ne peut réclamer aucun droit. Même un simple branchement au réseau d’AEP, de gaz ou d’électricité va être rejeté par les services concernés. Alors que tout le monde sait qu’aucune usine ne pourra fonctionner sans ces commodités», explique un opérateur exerçant à Khemis El Khechna, une commune qui compte deux zones d’activités non encore viabilisées à ce jour, malgré les requêtes des opérateurs.
Le directeur de l’environnement affirme que le non-respect de la vocation du terrain a été à l’origine du rejet de nombreux dossiers. «Les services agricoles sont intransigeants sur ce sujet», souligne-t-il.
Certains opérateurs dénoncent aussi le fait que les réserves ne soient pas communiquées à la fois, ajoutant que plusieurs dossiers devaient être régularisés dans le cadre de la loi 15-08 relative à la mise en conformité des constructions. «Il y a un manque de coordination entre les directions de wilaya. A chaque fois qu’on règle un problème, on nous soulève un autre», martèle un gérant d’une chocolaterie ayant bénéficié d’une autorisation provisoire l’année passée. «Heureusement que la durée de validité de cette décision n’est pas limitée dans le temps», ajoute-t-il.
Outre ce document, beaucoup d’autres investisseurs se plaignent de retard dans l’octroi des actes de concession et/ou de modification de leurs actes pour pouvoir changer d’activité. Mais cela est suspendu à l’approbation de la nouvelle loi sur le foncier économique par les deux chambres du Parlement.