Le développement social de tout pays passe par la relance de son économie. Pour y arriver, plusieurs leviers sont à enclencher simultanément. Les grandes lignes de cette stratégie décidée par les pouvoirs publics sont contenues dans la Constitution de novembre 2022. Ces textes de référence apportent une nouvelle vision dans la gestion de l’intérêt national. Ce but suprême transcende les tabous et les carcans d’une idéologie dépassée aussi bien par le temps que par la réalité du terrain. Les grands chamboulements qui secouent, actuellement, la scène internationale imposent une logique de réadaptation capable d’absorber les chocs induits par ces bouleversements conjoncturels et surtout de déployer une riposte convenant en pareille situation. L’épisode dramatique du Covid qui a mis à nu les capacités sanitaires des Etats à faire face, individuellement, à l’épidémie, a été aggravé par le conflit armé russo-ukrainien. La dépendance des économies, particulièrement celles des pays fragiles, a sonné l’alerte dans tous les domaines des affaires quotidiennes et à un degré plus vital dans leur propre sécurité alimentaire. Le réchauffement climatique qui s’accentue de plus en plus fait planer le spectre de la sécheresse et son corollaire la l'insécurité alimentaire. Les sombres perspectives mondiales obligent donc tout décideur conscient de ses responsabilités à protéger la souveraineté de son pays qui passe, en premier lieu, par une indépendance économique. Dans ce sens, les orientations du président de la République portent sur la réorganisation drastique de tous les secteurs de l’économie nationale. Elles appellent à sortir l’agriculture du caractère social vers une vision plus moderne qui inclut la formation et la qualification de la ressource humaine. Il est impératif de combler le déficit chiffré à plus de 7 millions de tonnes de blé pour satisfaire notre propre consommation qui atteint les 12 millions de tonnes. Parallèlement à cette action première, une attention particulière est accordée au développement local où les walis et les élus communaux sont investis de prérogatives managériales totales. Des nouveaux codes sont attendus, cette année, pour concrétiser cette volonté de décentralisation du pouvoir décisionnel. Dans le même temps, c’est une lutte contre la bureaucratie qui est engagée afin de garantir un environnement propice à l’investissement. La protection juridique de l’acte d’investir en garantissant la stabilité des lois sont autant d’atouts contenus dans le nouveau code d’investissement pour intéresser aussi bien les nationaux que les étrangers. Pour ces derniers, c’est le principe gagnant-gagnant qui sera retenu dans les négociations de partenariat avec toute la latitude d’exportation des dividendes en monnaie étrangère.
L’emplacement géographique de notre pays et ses opportunités énergétiques ajoutés à la disponibilité d’une main-d’œuvre importante placent l’Algérie en pôle position des espaces méditerranéens pouvant bénéficier de la politique de relocalisation des entreprises européennes disséminées dans des contrées lointaines. Dans ce sens, le déclic est perceptible à travers l’intéressement des Américains dans l’investissement dans de mégaprojets agricoles. Il en est de même des Italiens, des Turcs et des Allemands pour ne citer que ces précurseurs. La certitude prouvée de l’engagement de notre pays à se conformer aux réalités économiques internationales et à leur protection juridique ne manquera pas d’élargir la liste des investisseurs étrangers.