La wilaya de Blida est caractérisée par une insalubrité déconcertante qui s’est enracinée ces dernières années.
Brahim Ouchen, le nouveau wali de Blida, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour reconnaître que Blida est sale, voire même très sale ! A peine installé dans ses nouvelles fonctions, il a appelé à prendre soin de l’aspect esthétique des villes de la wilaya et d’éradiquer les points noirs qui ne cessent d’enlaidir une région, connue auparavant par sa verdure à perte de vue. Mais qui est responsable de cette situation désastreuse ?
L’établissement public Mitidja Nadhafa, chargé du nettoiement et les APC, accuse les citoyens d’incivilité, en jetant leurs ordures n’importe où à n’importe quelle heure et n’importe comment. Les citoyens, par contre, accusent les autorités qui n’assurent pas, d’après eux, le ramassage régulièrement. «Il arrive que des quartiers ne soient pas concernés par le ramassage de déchets ménagers pendant plusieurs jours, ce qui provoque leur entassement et leur débordement», regrette un citoyen du centre-ville.
Un autre ajoute : «Les ordures non seulement s’entassent mais laissent de la crasse et les mauvaises odeurs une fois ramassées. Bref, nos villes ne sont presque jamais propres.» Contacté, Rochdi Aouf, P/APC de Blida, estime que l’erreur est partagée entre le citoyen et l’établissement chargé du ramassage d’ordures. «Il faut reconnaître que l’incivisme bat son plein à Blida.
Aussi, l’Epic Mitidja Nadhafa n’est pas toujours à la hauteur de ses missions, alors que rien que notre APC lui octroie un budget annuel de 22 milliards de centimes pour un piètre résultat malheureusement. «Le P/APC de Blida prévoit alors de lancer des avis d’appel d’offres pour soumettre le ramassage d’ordures au privé, à travers «un morcellement du marché». «Mitidja Nadhafa n’aura plus le monopole du ramassage d’ordures.
Nous prévoyons d’ailleurs d’octroyer le marché à des entreprises privées, où chaque entreprise aura une zone à gérer. C’est une manière de créer un esprit concurrentiel entre elles et d’éviter le monopole qui n’a pas fait ses preuves», a-t-il insisté. De son côté, un cadre à Mitidja Nadhafa reconnait que ce dernier établissement (Epic) manque cruellement de moyens, notamment pour ce qui est des camions. «Vu la charge, nos camions tombent souvent en panne, ce qui rend l’opération de ramassage non quotidienne.
Pour palier à ce problème, il nous faut des camions de réserve dans les différentes zones pour que les pannes n’affectent pas notre service public.» Il ajoute, avec regret, que le volet managérial à Mitidja Nadhafa laisse à désirer, «ce qui se répercute forcément sur la qualité du service aussi». Il espère que le nouveau wali trouvera une solution à ce problème du moment que c’est lui le président du conseil d’administration de cet Epic de wilaya. Il y a aussi le problème de la disponibilité d’assiettes foncières pour l’enfouissement des déchets. «Du coup, les différents CET sont arrivés à saturation, alors qu’on continue de les utiliser et de porter préjudice à l’environnement», signale, avec insistance, le cadre de Mitidja Nadhafa.
Quelques chiffres de l’AND
Pendant la saison estivale, la population de la wilaya de Blida a signalé un total de 308 requêtes via l’application Ndif, apprend-on de l’agence nationale des déchets (AND). Parmi ces requêtes, 50,3% étaient liés à des points noirs, tandis que 49,7% concernaient des défaillances dans la collecte des déchets, ajoute la même source. En ce qui concerne les types de déchets, «50% des requêtes portaient sur les déchets ménagers et assimilés, 34,4% sur les déchets mixtes, 8,1% sur les déchets inertes, 5,2% sur les déchets encombrants et 2,3% sur les déchets verts».
En termes de nombre de requêtes reçues, la daïra de Blida était en tête avec 89 requêtes, suivie d’Ouled Yaich avec 64 requêtes et Bouinan avec 46 requêtes. Ensuite, on trouve Boufarik (32), Larbaa (23), Meftah (14), Mouzaïa (14), Bougara (12), El Affroun (09) et Oued El Alleug (5). L’analyse de ces données montre que les points noirs et les problèmes de collecte sont des problèmes majeurs rencontrés dans la wilaya de Blida. Cela est dû à plusieurs facteurs, tels que le manque d’infrastructures de collecte adéquates et le manque de sensibilisation à la question des déchets. En résumé, il y a un manque de plan de gestion des déchets ménagers. Il est également intéressant de noter que les déchets ménagers et assimilés représentent la majorité des requêtes.
Les déchets mixtes posent également des problèmes en termes d’évacuation et de traitement. En ce qui concerne la répartition des requêtes par daïra, il est clair que certaines daïras, comme Blida, Ouled Yaich et Bouinan, sont plus touchées que d’autres. Cela peut être dû à des facteurs, tels que la densité de la population et l’intensité des activités, analyse l’AND. En conclusion, l’analyse des données de l’application Ndif pour la wilaya de Blida met en évidence les problèmes majeurs liés aux points noirs, aux problèmes de collecte et aux différents types de déchets. «Il est donc impératif que les différentes communes élaborent des plans de gestion pour garantir une meilleure collecte des déchets ménagers», conclut l’AND.