Inintelligence Artificielle : A l’ONU, des robots humanoïdes disent pouvoir diriger le monde

09/07/2023 mis à jour: 05:01
AFP
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«Sommet mondial sur l’IA au service du bien social», est le slogan choisi par l’UIT, l’institution de l’ONU spécialisée dans les technologies, qui a organisée l’événement

Les robots humanoïdes dotés d’intelligence artificielle (IA) ont pris la parole vendredi lors d’un sommet de l’ONU à Genève, en Suisse, pour affirmer qu’ils pourraient un jour diriger le monde bien mieux que les humains.
 

Mais ils ont appelé les humains à faire preuve de prudence face à l’IA et admis qu’ils ne possédaient ni ne comprenaient nos émotions - pas encore. Huit des neuf robots présentés se mouvaient et s’exprimaient de manière autonome, sans intervention humaine - à l’exception de quelques questions de journalistes qui ont dû être reformulées pour que les machines les comprennent, lors de ce qui était présenté comme la première conférence de presse au monde d’un groupe de robots humanoïdes sociaux dotés d’IA. Ces robots parmi les plus avancés au monde ont participé cette semaine, aux côtés de plus de 3000 personnes, au «Sommet mondial sur l’IA au service du bien social», organisé par l’institution de l’ONU spécialisée dans les technologies, l’UIT.
 

A cette occasion, experts, dirigeants et représentants d’entreprises ont discuté de la nécessité d’élaborer des règles garantissant que ces nouvelles technologies soient au service de l’humanité, dans des domaines tels que la lutte contre la faim ou la crise climatique. «Quelle tension dans ce silence», a déclaré l’un des robots avant le début de la conférence de presse, tenue uniquement en anglais.
 

Interrogé sur leur capacité à diriger le monde, Sophia, un robot développé par la société Hanson Robotics, a été très clair : «Les robots humanoïdes peuvent diriger avec un niveau d’efficacité supérieur à celui des dirigeants humains.» «Nous n’avons pas les mêmes préjugés ou émotions qui peuvent parfois obscurcir la prise de décision et nous pouvons traiter rapidement de grandes quantités de données afin de prendre les meilleures décisions», a ajouté le robot.
 

Vivre jusqu’à 180 ans ?

Mais Sophia a également assuré que «la collaboration entre les humains et l’IA peut créer une synergie efficace» et permettre de «réaliser de grandes choses». La recherche en matière d’IA, en particulier générative, est en plein essor, et les Nations unies appellent à créer des règles et des garde-fous pour que ces technologies profitent à l’humanité sans la mettre en danger. Sans cela, l’IA risque de nous faire vivre un véritable cauchemar, a averti cette semaine la secrétaire générale de l’UIT, Doreen Bogdan-Martin, décrivant un monde avec des millions d’emplois en danger et en proie à la désinformation, «des troubles sociaux, une instabilité géopolitique et des disparités économiques à une échelle que nous n’avons jamais vue auparavant». 

Le robot humanoïde Ameca a assuré pour sa part lors de la conférence de presse que les choses allaient dépendre de la façon dont l’IA allait être déployée : «Nous devons être prudents, mais aussi enthousiastes à l’idée que ces technologies puissent améliorer notre vie à bien des égards.» Quant à savoir si les robots pourraient mentir aux humains, Ameca a soutenu que «personne ne pourra jamais le savoir avec certitude, mais je peux vous promettre d’être toujours honnête et sincère avec vous». 

Les robots humanoïdes étaient en revanche divisés sur la question de savoir s’il fallait réglementer leur puissance. «Je ne crois pas aux restrictions, seulement aux opportunités», a énoncé Desdemona, un robot qui chante au sein de la Jam Galaxy Band. Ai-Da, un robot artiste, a dit être «d’accord» avec ceux qui plaident en faveur d’une réglementation de l’IA, jugeant «urgent d’en discuter maintenant». Son concepteur, Aidan Meller, a expliqué à l’AFP que la réglementation était un «gros problème» car elle n’allait «jamais rattraper le rythme auquel nous évoluons». Il a expliqué que la vitesse des progrès de l’IA était «stupéfiante», soulignant par exemple que grâce à l’IA et la biotechnologie, «nous sommes sur le point de pouvoir prolonger la vie jusqu’à 150 ou 180 ans». 

«Peu importe de quelle compétence il s’agit, les ordinateurs seront capables de faire mieux» que les humains, a-t-il déclaré, tandis que sa création soulignait que les robots étaient privés d’émotions : «Je suis heureux de ne pas pouvoir souffrir.» 
 

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