Le dernier indice des prix à la production aux Etats-Unis pour le mois d’août (PPI) a affiché une hausse inattendue de 0,3% alors que les analystes misaient sur un +0,2%, surtout que l’indice des prix est resté stable sur tout le mois de juillet.
L’Indice des prix à la consommation (CPI) a par ailleurs fait état d’une hausse modérée de l’inflation en dessous même des prévisions, mais pas assez pour rassurer les investisseurs face à la forte probabilité d’une nouvelle augmentation des taux directeurs par la Réserve Fédérale (Fed). Les résultats du PPI sont le reflet de l’inflation vue du côté des entreprises, et expriment des craintes liées «à la hausse des salaires créant une charge contribuant à la spirale inflationniste dont les banques centrales ont peur, parce que difficile à casser», explique à l’AFP le directeur des gestions actions de Delubac AM.
L’indice CPI ou PPI ne suffit donc pas à la Fed pour décider de sa politique financière, comme souligné par la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, en notant que «ce n’est pas un seul chiffre qui déclarait la victoire de la Fed sur l’inflation… Il y a encore du travail à faire et la Fed s’est pleinement engagée à ramener résolument l’inflation à son objectif de 2%».
L’incertitude continue donc de peser sur le marché. Le rapport publié vendredi par le département du travail indique que les prix des biens, hors alimentation et énergie, sont restés inchangés le mois dernier, ce qui montre que la récente désinflation des prix des biens est en train de se maintenir dans le temps.
Les prix à la production sont également en hausse. La plupart des économistes s’attendent à ce que la Fed laisse les taux d’intérêt inchangés lors de sa réunion le mois prochain. «L’économie est toujours confrontée à une certaine pression inflationniste due à l’augmentation rapide des salaires, mais le refroidissement des coûts des intrants des entreprises devrait aider à maintenir les prix à la consommation sur une trajectoire descendante à l’automne», a déclaré, à Reuters, Bill Adams, économiste en chef à la Comerica Bank à Dallas.
Le coût des services a particulièrement augmenté notamment le volet gestion de portefeuille qui a représenté plus de 40% de la hausse. Au niveau de la réaction du marché boursier, l’incertitude reste de mise.