En Algérie, le nom d'Ali Aoun est intimement lié aux médicaments. Aujourd’hui désigné à tête du département ministériel chargé de l’Industrie pharmaceutique, un secteur persécuté par les lobbies, rongé par des scandales, Ali Aoun, après avoir lutté inlassablement contre la maffia du médicament en Algérie, quand il était à la tête du Groupe pharmaceutique Saidal, durant les années difficiles que notre pays avait traversées, il avait été éjecté de son poste, car il était devenu un responsable d’une entreprise publique du secteur du médicament qui dérangeait, qui dénonçait les incohérences dans la gestion catastrophique des médicaments et les dilapidations des deniers publics, actions maffieuses soutenues par un environnement qui se fichait allègrement de l’intérêt du pays et de l’état de santé des malades algériens. Certains relais médiatiques, de surcroît détracteurs à ce jour, avaient participé dans le passé à la besogne pour mettre à genoux le secteur pharmaceutique dominé par l’Etat à travers Saidal et permettre aux «nababs» du médicament de s’engouffrer durant cette dramatique période de l’histoire du pays. Autant d’agissements impunis qui avaient causé un énorme préjudice à l’économie nationale, déjà mise à mal par l’embargo imposé contre l’Algérie et les actes de sabotage perpétrés par les hordes criminelles, et l’insécurité. Quelques décennies après, le Président Tebboune nomme Ali Aoun à la tête d’un ministère de l’Industrie pharmaceutique. Rien ne lui échappe dans le secteur du médicament. Il a été chargé de remettre de l’ordre dans un secteur stratégique. Il continue à travailler dans la transparence en dépit d’un environnement hostile, qui s’accroche «au mal», quitte à employer des macabres manœuvres. Ali Aoun avait fait l’objet d’une tentative d’assassinat durant les années 1990, quand il était à la tête de Saidal. Les services de sécurité avaient relevé 125 impacts de balles sur le véhicule de service qui le transportait pour aller à son travail. A présent, en dépit d’un emploi du temps trop chargé, il a su trouver quelques moments, interrompus durant notre rencontre, par les interventions de ses collaborateurs pour la signature du courrier, la réception des investisseurs, les sonneries du téléphone, avant de répondre à nos questions. L’homme n’agit plus à chaud. Il a pris du recul avec l’âge. Les résultats de l’autopsie du secteur de l’Industrie pharmaceutique effectués par ses soins se trouvent sur son bureau. Malgré la difficile situation de son secteur, il affiche un optimisme. Le secteur du médicament en Algérie est en progrès. Il faut un peu de patience. Il s’est engagé à combattre et à faire disparaître les goulots d’étranglements, provoqués contre la disponibilité des médicaments, qui suscitent l’ire des investisseurs sérieux et les malades. Alors, il a accepté de se livrer à El Watan à cœur ouvert, pour aborder l’état des lieux au pluriel de son secteur sans perdre l’optimisme. L’homme n’a pas l’habitude de se dérober des problèmes, il affronte la difficulté, il croit à la transparence.