Industrie Aérospatiale : La constellation de nanosatellites Kinéis parée au décollage

22/01/2024 mis à jour: 09:11
AFP
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Suivre à la trace les animaux sauvages ou des wagons, mesurer à distance le niveau de remplissage d’une cuve ou l’état d’une ligne haute tension : la jeune entreprise Kinéis s’apprête à entamer le déploiement de sa constellation dédiée aux objets connectés. 

La société créée en 2018 et filiale de CLS (Collecte Localisation Satellites) a annoncé mardi qu’elle effectuerait un premier lancement «entre le 10 juin et le 9 juillet» pour mettre en orbite cinq premiers satellites. Suivront dans les six à huit mois quatre autres tirs du mini lanceur Electron en Nouvelle-Zélande pour placer en orbite un total de 25 nanosatellites à 650 km d’altitude. 

«En tout point du globe, on pourra connecter n’importe quel objet, avec une donnée qui sera récupérée en 10 à 15 minutes maximum», explique à l’AFP le patron de Kinéis, Alexandre Tisserand. «Si l’on met de côté Elon Musk (avec sa constellation Starlink, NDLR), il y a très peu d’acteurs qui ont réalisé ce genre de déploiement de constellations et en Europe, à part OneWeb, on n’en a pas», se félicite-t-il. Le projet s’appuie sur l’héritage de la technologie Argos, mise en place depuis 40 ans par le CLS et sa maison mère le Cnes, et dont Kinéis a repris l’exploitation des neuf satellites en 2019. 

Mais quand un satellite Argos pesait plusieurs centaines de kilogrammes, ceux de Kinéis en pèsent une trentaine et sont dotés de capacités plus grandes. Un petit émetteur à faible consommation d’énergie enverra par radiofréquence plusieurs fois par jour au satellite les données de l’objet auquel il est fixé, qu’il s’agisse de la localisation d’un conteneur de fret ou d’un navire de pêche, ou du niveau d’une cuve d’eau située en pleine forêt pour la lutte contre les incendies. «On divise les prix par un facteur compris entre dix et 50 à la fois sur le terminal et sur le coût de connexion», affirme-t-il, espérant «atteindre des nouveaux marchés et passer de quelques dizaines de milliers d’objets connectés aujourd’hui dans le système à quelques millions».
 

La start-up, qui a levé 100 millions d’euros en 2020 pour développer, construire et lancer sa constellation, compte dépasser 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026 et «une centaine de millions d’euros à horizon huit ans, qui est la durée de vie de cette constellation», selon Alexandre Tisserand. 

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