Un bateau transportant des réfugiés rohingyas, repoussé en mer en début de semaine, a été aperçu hier au large de la côte de la région la plus occidentale de l’Indonésie, rapporte l’AFP citant un commandant local.
Le navire a été repéré «ce matin» et il «ressemble» à celui qui a été refoulé jeudi, a déclaré un commandant naval de la ville de Lhoksemauwe, dans la province d’Aceh, Andi Susanto, ajoutant qu’il se dirigeait vers l’est. «Pour l’instant, (le bateau) n’est pas visible», a-t-il souligné, estimant qu’il devait se trouver à quelques kilomètres de la côte, dans les eaux du district d’Aceh Nord. «Nous continuons à observer la situation et sommes prêts à apporter notre aide si nécessaire», a-t-il fait valoir.
L’embarcation de fortune, transportant un groupe d’environ 250 réfugiés rohingyas, a été refoulée dans l’ouest de l’Indonésie par des habitants en colère, qui ont renvoyé les passagers à leur errance maritime vendredi. Leur bateau délabré et surchargé était arrivé jeudi au large de la province d’Aceh (nord), mais des villageois ont refusé de le laisser accoster. Certains réfugiés de cette minorité birmane persécutée ont alors sauté dans l’eau, suppliant pour que les passagers épuisés soient autorisés à débarquer, en vain.
Après avoir été contraints de remonter à bord, les réfugiés ont rejoint la côte du nord d’Aceh, où ils ont pu débarquer avant que des habitants ne les renvoient en mer jeudi soir. Selon plusieurs réfugiés à bord, l’embarcation était partie il y a près de trois semaines du Bangladesh. Ce pays abrite environ un million de membres de cette minorité musulmane apatride, dont quelque 750 000 ont fui la Birmanie voisine en 2017. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a indiqué qu’un peu moins de 200 personnes se trouvaient à son bord, un chiffre inférieur à celui avancé par les responsables locaux. Elle a appelé vendredi l’Indonésie à faciliter l’accostage du bateau et à porter assistance aux réfugiés.
Ces réfugiés portent à 600 le nombre d’arrivées depuis le début de la semaine, selon les chiffres des autorités locales. Plus de 2000 Rohingyas auraient tenté le périlleux périple vers les pays d’Asie du Sud-Est en 2022, selon l’UNHCR. L’agence estime à près de 200 le nombre de Rohingyas morts ou disparus l’année dernière, pendant ces traversées maritimes.