La hausse des cotisations réclamées par la SGI et l’absence de la sécurité, le défaut d’éclairage, d’eau et d’une clôture incommodent les occupants.
Fortement remontés contre le directeur local de la Société de gestion immobilière des zones industrielles (SGI-SPA), lequel leur réclame des sommes jugées astronomiques au titre des cotisations trimestrielles «contre aucun service, pas d’aménagements du site ni de fournitures des commodités attendues», estiment-ils.
Des opérateurs économiques, des industriels et des investisseurs lotis à la zone industrielle de Biskra ont animé, récemment, une conférence de presse afin de mettre en avant l’ampleur de leur désarroi et d’appeler à une intervention médiatrice et urgente du wali, du ministre de l’Industrie et du président de la République pour mettre un terme à cette situation «loufoque et aberrante et qui met en péril l’avenir des entreprises implantées à la zone industrielle de Biskra», ont-ils souligné.
Réunis en comité des propriétaires industriels de cette zone, ils ont soutenu que celle-ci, située sur la Route de Tolga à la sortie sud-ouest de la ville, est loin de répondre aux normes admises et appliquées dans les autres zones industrielles du pays.
Ils exigent, par conséquent, le lancement de travaux pour la rénovation de la clôture «constellée de trous béants», la sécurisation de ce site «ouvert à tous les vents», la réhabilitation du réseau d’alimentation en eau, de l’éclairage des voies et du système anti-incendie «défaillant et non opérationnel bien qu’il soit neuf» ainsi que des installations pour des fast-foods ambulants «dissuadés par les fortes taxes imposées par la SGI» et une chasse aux chiens errants «menaçant les visiteurs et les travailleurs de la ZI», ont-ils énuméré.
Ils revendiquent aussi la révision du mode de calcul et la baisse du taux par mètre carré des participations pécuniaires auxquelles ils sont astreints et l’ouverture d’un dialogue «profond et sérieux» avec la SGI pour négocier un cahier des charges auquel toutes les parties devront se conformer.
DES CHARGES JUGÉES EXCESSIVES
«Alors que le chef de l’Etat prône l’épanouissement des zones industrielles pour la relance économique et que le gouvernement œuvre à offrir des facilitations à tous les investisseurs et aux industriels, nous sommes confrontés à des obstacles extrinsèques hypothéquant notre développement et notre bonne santé financière. Sans aucune contrepartie en services, la SGI demande des sommes faramineuses calculées de manière arbitraire et pénalisante pour les entreprises. Certes, nous devons payer nos charges, mais cela prend la forme d’un véritable vol. Nous refusons cet état de fait. Nous créons de la richesse, des postes d’emploi et nous sommes poussés vers la faillite. Le monde des affaires ne fonctionne pas ainsi. Nous sommes en crise et l’année 2022 sera des plus dures pour tout le monde. Au cas où la SGI refuserait de revoir ses actions et son mode gestion, nous aurons recours aux tribunaux où beaucoup d’entre nous choisiront de se délocaliser vers un ciel plus clément», a précisé Adel Derder, PDG de l’Enicab et porte-parole des industriels de la ZI de Biskra.
«Cette zone est dans un état pitoyable. On devrait plutôt l’appeler zone d’activités. Le prix du m² nu ou bâti est subitement passé de 1,6 à 24 DA par trimestre constituant une augmentation des charges. La SGI, qui est en principe notre partenaire, obère notre devenir en appliquant des méthodes coercitives consistant à des poursuites judiciaires, au blocage de nos comptes bancaires de société lesquels sont ponctionnés de sommes pour honorer des charges ne répondant à aucune logique. Nous sommes convoqués tour à tour par l’institution judiciaire avec les désagréments qui s’en suivent alors que notre place est dans nos entreprises. C’est intolérable», a ajouté Abdelmadjid Khobzi, industriel, représentant les commerçants et les artisans de Biskra.
LA SGI SE DÉFEND
À noter que la ZI de Biskra s’étend sur une superficie de 164 hectares. Elle accueille 38 grandes entreprises employant des centaines de travailleurs, dont Sonatrach, Naftal, Enicab, Tifib, Ametna, Petrobaraka, des minoteries et des unités de production d’huile d’olive, de carrelages et de briques.
Leurs chefs, directeurs et patrons vivent ces jours-ci un malaise profond du fait des lourdes charges imposées par la SGI qu’ils entendent affronter «en optant pour des actions plus retentissantes telles que le blocage de la ZI ou la mise en vente collective de leurs locaux et terrains», ont proposé certains d’entre eux.
Pour sa part, Moussa Naadja, directeur de la SGI, rejette toutes ces accusations ainsi que le tableau déplorable de la ZI de Biskra dépeint par ses détracteurs. «Nous appliquons la réglementation en vigueur et une convention liant les industriels et la société de gestion des zones industrielles. Nous offrons les services de base en fonction de nos moyens. Nous n’avons aucun problème avec beaucoup d’entreprises qui s’acquittent régulièrement de leurs charges. Celles qui rechignent à le faire ont laissé leurs dettes s’accumuler. Elles n’ont même pas honoré leurs cotisations quand le mètre carré était à 1,6 DA. L’augmentation de ce prix à 24 DA le m² est du ressort du CA de la SGI. Nous avons été contraints d’envoyer certains dossiers à la justice pour démêler ce contentieux. La gestion, la maintenance et le fonctionnement de la ZI sont notre principale mission. Mais comment le faire si nous ne pouvons pas récupérer les participations financières des industriels, des entrepreneurs et des opérateurs économiques qui y sont implantés ?», s’est-il défendu.