La réserve naturelle de Réghaïa a besoin urgemment d’être revalorisée. Situé à 35 km à l’est de la capitale en plein environnement urbain, ce lac et la végétation qui l’entoure subissent une véritable catastrophe écologique. Le parc souffre de la pollution hydrique, de l’envahissement du béton et des décharges sauvages sur les rivages.
En dépit des enveloppes financières qui lui sont consacrées, sur le terrain et pour le simple visiteur, les choses n’ont pas bougé d’un iota. Conscients de l’importance de ce lieu pour la faune et la flore mais aussi pour le bien-être des éventuels visiteurs, des citoyens s’interrogent sur les obstacles qui empêchent la dépollution et surtout rendre la zone humide aux oiseaux et autres animaux. Dans un courrier adressé le 23 octobre dernier à la wilaya d’Alger, l’actuel député et ancien p/apc de la commune de Réghaïa, Aâmar Derra, avait soulevé la question du gel du projet d’aménagement de cette réserve naturelle. Le parlementaire s’est interrogé dans sa requête sur l’arrêt sans motif des travaux qui avaient débuté en 2018. Quatre mois après l’approbation du budget et l’entame des travaux de réaménagement, ces derniers ont été arrêtés et n’ont jamais repris.
S’inscrivant dans le cadre de la politique de la préservation des villes contre les inondations, cette zone humide, la plus grande de la capitale, s’est vue allouée, à cette époque-là, un budget de deux milliards de dinars provenant des caisses du budget de wilaya. Deux autres milliards de dinars ont été débloqués du fonds de garantie et de solidarité des collectivités locales pour les besoins de l’opération. Durant le mois de novembre de l’année dernière, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait donné, lors d’une réunion avec la ministre de l’Environnement et les cadres du secteur, des instructions pour prendre en charge le site et relancer le projet d’aménagement. Classé réserve naturelle d’importance internationale en 2003 dans le cadre de la convention Ramsar relative aux zones humides, le lac avait déjà fait objet d’études approfondies pour identifier le mal et établir un plan d’action. Ce dernier n’a jamais été mis en exergue. Concernant la dégradation et l’occupation du site, le responsable du centre cynégétique de Réghaïa, Ramzy Aba, avait expliqué (dans les colonnes du quotidien L’Horizon en février 2022) qu’il est question de mettre en place une législation pour pouvoir intervenir en cas d’agression urbanistique ou écologique de la réserve. Actuellement, le lac connaît trois problèmes majeurs : les sites de bidonville qui se greffent aux abords, deux principaux oueds hautement pollués qui déversent leurs déchets dans ce lac sans oublier le jet anarchique des déchets solides. L’Algérie célèbre aujourd’hui la Journée mondiale des zones humides, la Direction générale des forêts (DGF) a annoncé dans un communiqué la tenue de plusieurs activités au sein de cette réserve naturelle qui se traduisent par la sensibilisation, l’organisation de conférence et tables rondes. Louable initiative. En attendant une prise en charge effective…