Zakaria Djebbour figure dans la liste des techniciens qui ont déposé leur candidature pour le poste de Directeur technique national (DTN). Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il se présente et évoque, brièvement, les axes de son programme qu’il compte mettre en pratique s’il sera choisi par la fédération pour diriger la DTN.
- Qui est Zakaria Djebour ?
Diplômé d’un DESS Bac+5 à l’ISTS promotion 94, diplômé d’un Master de management stratégique IONIS Paris et diplômé de l’ESSEC, niveau doctorat et de la licence CAF A, ancien joueur de l’ASMO et du RCGO, Plus de 25 ans d’expérience dans diverses missions, tel que celle d’entraîneur professionnel en France et en Algérie, notamment sur la formation. Des expériences de conseils et d’expertises auprès Business Units d’entreprises internationales sur le management organisationnel et stratégique, sur l’optimisation de la performance, ainsi que des missions de directeur sportif, directeur de formation auprès de clubs professionnels.
- Pourquoi la candidature au poste de DTN ?
Les retours positifs que j’ai pu récolter sur une réelle volonté des pouvoirs publics et de l’instance fédérale de rompre avec la fatalité de cette image altérée qui ternit notre sport-roi, et de propulser le football national vers l’excellence ont conforté ma candidature.
Au fil des années, j’ai acquis une double compétence professionnelle : football professionnel et management stratégique et organisationnel de haut niveau, aussi une double culture, algérienne et européenne. Je reste intimement convaincu que je peux mettre mon modeste portefeuille de compétences au service de mon pays.
- Quels sont les axes de votre programme ?
Ce que je peux dire est que le DTN est un homme de projets, qui se consacre à la mise en place de RoadMaps. Ces projets proposés par la DTN et validés par le bureau fédéral de la FAF. Nous sommes aussi conscients que leur mise en place ne sera pas à flux tendu car nous savons pertinemment que la DTN vit dans un écosystème complexe de par les acteurs et les parties prenantes de ces projets : FAF, ministères, ligues, médias, etc. nous allons aussi prôner l’ouverture et le benchmarking, l’ouverture vers l’international, où d’ailleurs la langue ne devrait plus représenter une barrière. L’ouverture vers les autres sciences, vers les instituts et les universités qui peuvent être d’un grand apport au développement du football.
Pour faire face à cette équation, nous avons défini 8 chantiers majeurs. Nous mettrons la formation et la réorganisation au centre de notre projet car le meilleur système de nos jours est une obligation à laquelle la très grande majorité des fédérations leaders en Europe, ont souscrit depuis longtemps, qui relève plus de l’organisation que de la philosophie qui s’articule autour des axes suivants : système de formation d’expertise, spécifique; formation initiale et continue. Notre philosophie est de mettre l’enfant au centre de ce projet, et non pas l’équipe et ses résultats du week-end. Aussi, de nos jours, on ne parle plus du talent mais plutôt d’identification du potentiel sportif.
- Quelles seront vos priorités ?
La première chose qui me paraît importante c’est de réaliser une étude de l’existant au travers d’un audit technique et organisationnel du football algérien. Puis convaincre et rassembler et fédérer l’ensemble des acteurs et des structures autour de ce projet.
- Avez vous une équipe qui vous accompagnera dans votre mission ?
Non, je trouve que l’équipe en place fait du très bon travail. Il se pourrait seulement qu’on la renforce suite à la première phase du projet qu’est état des lieux et cartographie des compétences à l’échelle nationale.
- Avez vous une idée sur l’état (lamentable) du football algérien ?
Je pense que oui ! Voilà quelques années maintenant, que nos clubs sombrent dans les ténèbres des échecs économiques et sportifs. Les clubs souffrent d’un déficit de compétitivité sportive et économique important, mais aussi d’une stratégie et d’une politique sportive claire et précise. Le football algérien, aujourd’hui, ne véhicule ni les valeurs ni l’image positive tant recherchée par les investisseurs. Dans un monde professionnel, les pouvoirs publics ne peuvent assumer éternellement le rôle de bailleur de fonds. C’est pourquoi nous proposons une feuille de route des solutions door to door, et des résolutions à adopter en urgence au travers une stratégie claire et une gouvernance professionnelle, Nous la détaillerons le moment venu.
Interview réalisée par Yazid Ouahib