Youcef Aouchiche, candidat du Front des forces socialistes (FFS) à la présidentielle du 7 septembre a, une fois de plus, choisi Bab El Oued pour clôturer sa campagne électorale lancée le 15 août à partir de ce quartier populaire. Il est revenu sur ce lieu emblématique pour animer son dernier meeting, à la mythique salle Atlas.
L’ambiance y était festive, au moment où le candidat du FFS a fait son entrée sur scène. Il a été fortement ovationné et complimenté par ses partisans, militants et sympathisants venus nombreux assister à sa dernière sortie d’un périple qui a duré 21 jours. «Aouchiche président», «Djazair hora démocratiya» («Algérie libre et démocratique») étaient autant de slogans qui fusaient de la salle qui était archicomble.
Aussi les participants ont repris en chœur les slogans chers au FFS, notamment : «Assa azka, FFS yella yella», («Aujourd’hui, demain, le FFS existera») ou alors «Si l’Hocine mazalna mouaaridine» («Si l’Hocine nous sommes toujours des opposants»). La salle a vibré à ces slogans nourris d’applaudissements. Ce décor n’a pas été pour déplaire au premier secrétaire du FFS. Bien au contraire.
Avant l’entame de son discours, qui sonne comme une rétrospective et un bilan de ses différentes sorties qui l’on conduit, durant cette campagne, à travers 21 wilayas, il a remercié les Algériens des quatre coins du pays qui l’ont accueilli à chacune de ses haltes «à bras ouverts» et avec «un large sourire». «Je n’oublierai jamais l’accueil que les Algériens m’ont réservé durant cette campagne électorale.»
Une tournée durant laquelle M. Aouchiche a eu à constater que «malgré la pauvreté» et «l’absence de développement», les Algériens «gardent espoir» et ne tournent pas le dos à la politique. «De l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, les populations aspirent au changement.
Les citoyens étaient attentifs à notre discours et à nos propositions. Ils veulent l’amélioration de leurs conditions de vie sur tous les plans. Notre discours était franc et sincère», enchaîne-t-il. De son contact et de ses échanges avec les jeunes, les personnes vulnérables, déshéritées, il a déduit que ces derniers en ont ras-le bol «du folklore», «des clowns», «de la médiocrité politique» et des promesses sans lendemain.
Hommage aux haraga
«Les Algériens veulent des solutions concrètes à leurs maux. Ils sont assoiffés de débats sérieux et constructifs et aspirent à construire une Algérie démocratique et sociale. Une Algérie qui consacre l’égalité des chances entre les Algériens dans tous les domaines», souligne M. Aouchiche avant de hausser le ton et de lancer : «Les Algériens méritent mieux. L’Algérie avec toutes ses richesses mérite mieux.»
C’est d’ailleurs dans ce sens que le leader du FFS a évoqué, une nouvelle fois, le contenu de son projet «Vision pour demain» en rappelant ses engagements électoraux s’articulant essentiellement sur «l’édification d’un Etat démocratique et social», «la réhabilitation de la classe moyenne», «le lancement des réformes politiques et institutionnelles» dans le but de consolider la séparation des pouvoir.
En somme s’il est élu, le candidat du FFS promet de construire «un Etat fort , développé garantissant les droits de tous les Algériens, tel qu’il a été énoncé dans la Plateforme de la Soummam et dans l’Appel du 1er Novembre 1954».
Incitant les jeunes à voter massivement, le candidat du FFS les a appelés à suivre la voie «de l’espoir», «de la résistance» et «de la résilience». Une occasion pour l’orateur de s’incliner à la mémoire des 12 jeunes décédés, la veille, lors d’une tentative de harga. «C’est très triste !» s’offusque-t-il. «Aujourd’hui nous voulons offrir à la jeunesse une alternative à la harga , au ''boti'' (embarcation de fortune) et à la drogue.
Nous leur proposons des solutions concrètes et si les jeunes nous donnent leurs voix nous allons opérer le changement et sortir les jeunes et le pays de ce cercle infernal», promet le premier secrétaire du FFS qui ne rate pas également cette opportunité pour rappeler ses engagements politiques concernant la situation du pays et surtout la mesure liée à la libération des détenus. «On va se battre pour faire libérer les détenus d’opinion, et ce, dans l’objectif d’instaurer un climat d’apaisement», a-t-il martelé.
Pour arriver à imposer le changement, le candidat affirme avoir besoin du soutien de tous les Algériens : «Contrairement aux autres, je n’ai ni partis politiques ni associations à mes côtés. Ma seule béquille c’est vous. Nous comptons surtout sur la jeunesse», a-t-il plaidé avant d’appeler les Algériens «à se mobiliser et à sortir par millions le 7 septembre pour aller voter».
Pour lui, ce scrutin est une chance et une opportunité qui se présentent : «Osons le changement. Votez le jour ‘’J’’ pour le changement. C’est un appel du cœur à toutes les forces démocratiques du pays pour se mobiliser en force le jour du scrutin et provoquer un changement démocratique et pacifique en Algérie.»