Youcef Aouchiche promet que s’il est porté à la magistrature suprême, il changera «le système de gouvernance» et lancera «des réformes politiques et institutionnelles profondes» dans l’objectif «d’instaurer la démocratie» et de «consolider la séparation des pouvoirs».
Youcef Aouchiche, candidat du Front des forces socialistes (FFS) à la présidentielle anticipée du 7 septembre, est très confiant. Pour lui, les élections ne sont pas tranchées, «contrairement à ce que tentent de faire croire certains». Il a d’ailleurs dénoncé, à partir de la capitale des Hammadites, les cercles qui véhiculent l’idée «d’un scrutin scellé». «Certains disent que les jeux sont faits et que les dés sont jetés.
Ils nous reprochent même notre participation à cette échéance. Ces personnes veulent démoraliser les Algériens. Ils veulent le maintien du statu quo. Ce que nous refusons et que les Algériens récusent», lance Aouchiche à l’adresse de ses partisans.
Le candidat du FFS a appelé les habitants de Béjaïa à ne pas céder aux discours défaitistes et au pessimisme. «Levez-vous et construisez votre avenir. Osons le changement. Votez pour le candidat des jeunes et du changement avant qu’il ne soit trop tard», lâche-t-il.
Le candidat du FFS rappellera que le corps électoral s’élève à 24 millions d’inscrits et que «la base électorale du régime ne peut pas dépasser les 6 millions. Les 18 millions restants doivent nous donner leurs voix. Ils ne doivent pas rester enfermés dans les calculs politiques étriqués», renchérit le candidat du FFS.
Youcef Aouchiche promet par ailleurs que s’il est porté à la magistrature suprême, il changera «le système de gouvernance» et lancera «des réformes politiques et institutionnelles profondes» dans l’objectif «d’instaurer la démocratie», de «consolider la séparation des pouvoirs» et de «réconcilier les Algériens avec leur histoire».
En somme, le prétendant à la magistrature suprême veut construire un «Etat fort, développé garantissant les droits de tous les Algériens, tel qu’il a été énoncé dans la Plateforme de la Soummam et dans l’Appel du 1er Novembre 1954».
C’est dans ce sens que celui-ci a, encore une fois, mis l’accent sur ses engagements relatifs à la «libération de tous les détenus d’opinion» et «l’annulation de certaines dispositions du code pénal», qui «réduisent les libertés individuelles et collectives». «Si vous me faites confiance et vous me donnez les clés du palais d’El Mouradia, la première mesure que je prendrai sera la libération des détenus d’opinion afin d’instaurer un climat apaisé», lance Aouchiche.
«Je vais améliorer le pouvoir d’achat»
Ce dernier qui animait un meeting populaire au Théâtre régional de Béjaïa s’est élevé contre la situation dans laquelle se trouve le théâtre. «Une salle sans climatisation, ce n’est pas normal. On ne peut pas travailler dans ces conditions. C’est une honte. Béjaïa mérite mieux et l’Algérie mérite mieux.
Voilà pourquoi il est urgent d’opérer le changement et donner au hirak un prolongement politique», a martelé Youcef Aouchiche. Là aussi, il reviendra sur les grands axes de son projet qui, dit-il, consacre toutes les revendications soulevées par les Algériens dans les quatre coins du pays en 2019. «Je sais que le couteau a atteint l’os. Les Algériens souffrent, ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts.
Notre projet a été élaboré par des experts, des académiciens, des spécialistes et des cadres du parti, prenant en charge tous les aspects socioéconomique, politique, culturel.» Les mesures qu’il compte mettre en œuvre portent sur l’amélioration du pouvoir d’achat, notamment des couches moyennes, l’augmentation du SNMG à 40 000 DA et des allocations familiales à 3000 DA.
Il préconise également pour que la bourse des étudiants soit portée à 20 000 DA. Pour les chômeurs, les femmes au foyer et personnes aux besoins spécifiques, il estime que leur allocation ne doit pas se situer en deçà des 20 000 DA. Toutes ces dépenses seront couvertes, a-t-il plaidé, par la fiscalité.
Par ailleurs, hier dans la ville d’Oran où il animé une activité de proximité, le leader du Front des forces socialistes a appelé les membres de la communauté nationale établie à l’étranger à voter massivement en faveur du «candidat du changement». Marquant une halte devant l’ancienne poste de ladite wilaya, Youcef Aouchiche pense que l’heure est cruciale et que chacun doit assumer ses responsabilités.
«Nous, en tant que génération de l’indépendance, construisons un Etat développé ouvert sur le monde, un Etat qui consacre toutes les libertés et tous les droits aux citoyens où qu’ils soient» a-t-il plaidé. Il a rappelé que cette vieille poste est un témoin de l’histoire, puisque le défunt Hocine Ait Ahmed et ses compagnons l’avaient attaquée en 1949 pour pourvoir financer la Révolution.
Le candidat du FFS a d’ailleurs demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en hommage aux martyrs «qui ont sacrifié leur vie et leurs ressources pour l’indépendance de l’Algérie». Evoquant son programme intitulé «Vision pour demain», il a promis, entre autres, de mettre en place une politique de plafonnement des prix et garantir la disponibilité des produits de première nécessité.
«C’est un devoir de l’Etat surtout envers les couches vulnérables», a-t-il insisté. Il s’est engagé dans la foulée à «remettre sur les rails le secteur public sur lequel repose l’économie nationale». A chacune de ses haltes, le premier secrétaire du FFS a rappelé aux Algériens qu’aujourd’hui «la balle est dans leur camp». Youcef Aouchiche animera aujourd’hui son dernier meeting de campagne à la salle Atlas de Bab El Oued à Alger.