Voiture électrique : Pourquoi Xiaomi a réussi là où Apple a échoué ?

13/03/2025 mis à jour: 17:53
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Photo : D. R.

Le monde de la tech et celui de l’automobile semblent voués à se rapprocher. Pourtant, alors que Xiaomi paraît avoir réussi son entrée dans le secteur des voitures électriques, Apple a quant à lui renoncé à son ambitieux projet automobile. Comment expliquer cette différence de destin entre ces deux géants de la tech ?

Alors qu’en début d’année 2024, Apple a mis fin au projet Titan, selon lequel il voulait développer une voiture électrique dotée de capacités de conduite autonome, quasiment au même moment, Xiaomi annonçait la commercialisation de sa berline Xiaomi SU7. Et en moins de 10 mois, la marque chinoise déclarait avoir immatriculé 135 000 unités. Une situation qui contraste avec Apple, puisqu’on estime que la firme de Cupertino a dépensé environ 1 milliard de dollars par an au cours de la dernière décennie pour ce projet, qui a fini par être abandonné en raison d’une concurrence croissante dans le secteur.

Contrairement à Apple, qui a cherché à s’associer à divers constructeurs, comme Hyundai, Kia, Porsche, BYD et Toyota sans succès, Xiaomi a abordé l’automobile sous un angle différent. L’entreprise chinoise, connue en Occident pour ses smartphones, a développé un écosystème interconnecté où chaque appareil communique avec les autres. De l’éclairage intelligent aux purificateurs d’air, en passant par les aspirateurs robots et les blenders, Xiaomi a conçu une offre complète de produits connectés, gérés via une application unique. L’ajout d’une voiture à cet écosystème est apparu pour les usagers de la marque comme une évolution logique, tout en considérant que la voiture était un objet technologique comme les autres.

En effet, si la berline Xiaomi SU7, première voiture électrique du constructeur, a immédiatement rencontré le succès sur le marché chinois c’est surtout que son intégration au réseau connecté de Xiaomi lui permet d’exploiter des données provenant des autres appareils de l’utilisateur. Par exemple, le véhicule peut analyser les habitudes de son propriétaire et adapter automatiquement l’heure optimale de recharge.

Un transfert de données qui se fait sans doute au détriment de la confidentialité des données mais qui ne semble pas choquer en Chine. De la même façon, le constructeur a intégré les technologies de conduite autonome dont les automobilistes chinois sont friands et son OS HyperOS, calqué sur l’interface de ses smartphones, tout en se servant des données issues de ses autres technologies. L’autre atout important de Xiaomi repose sur son accès privilégié à la chaîne d’approvisionnement chinoise.

Là où Apple aurait dû investir massivement pour développer une infrastructure industrielle de production de véhicules électriques, Xiaomi s’est intégré à un écosystème déjà en place. La Xiaomi SU7 s’attaque frontalement à la Tesla Model 3 en matière de prix, mais son gabarit est en face d’une Model S. Les BYD Seal et Han sont dans le viseur ainsi que les berlines européennes Mercedes EQE ou BMW i5, vendues aussi à des tarifs plus élevés. Avec un SUV en préparation, le Xiaomi YU7, et une nouvelle usine en construction, la stratégie de l’entreprise est clairement axée sur une expansion rapide. Mais la route n’est pas sans embûches : le marché chinois est ultra-compétitif, avec des acteurs locaux comme Huawei et BYD qui répliquent avec leurs propres offres high-tech. 

 

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