Vivre sous terre

20/08/2023 mis à jour: 03:35
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Dans leurs laboratoires aseptisés ou bureaux climatisés, des bataillons de chercheurs et de scientifiques, toutes disciplines confondues, planchent, depuis longtemps déjà, sur la question du réchauffement climatique. Il est urgent de trouver des solutions concrètes et pratiques pour faire face aux températures qui s’affolent de plus en plus.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, pour beaucoup de ces têtes pensantes, l’une des solutions serait tout simplement de vivre sous terre.

L’idée n’est plus aussi saugrenue que cela : si les températures continuent d’augmenter à ce rythme, l’exceptionnelle petite planète bleue deviendra aussi inhabitable que ses sœurs du système solaire, préviennent ces scientifiques.

Et l’humanité n’aura d’autre recours que de se réfugier sous terre en attendant la prochaine glaciation ou la découverte d’une exoplanète de rechange pas trop éloignée et, bien sûr, le moyen d’y aller pour s’y installer.

Hier déjà, le magazine en ligne, Slate, s’intéressait au cas de Coober Pedy, cette ville australienne dont les maisons troglodytes accueillent 2500 habitants qui vivent sous terre pour se préserver de l’écrasante chaleur qui s’abat sur la région. L’Australie, faut-il le rappeler, est aussi célèbre pour ses marsupiaux que ses températures à assommer un dromadaire égaré dans le désert de Great Sandy.

A Coober Pedy, où il peut faire jusqu’à 52°C, les bâtiments sont enterrés à une moyenne de quatre mètres de profondeur, là où la température est stabilisée à 23°C. Slate rappelle que Coober Pedy est loin d’être la première colonie souterraine au monde, ni même la plus grande.

En Turquie, en Jordanie, en Iran, en Chine et dans d’autres zones sèches ou désertiques à climat extrême, la pratique est aussi ancienne que connue depuis Néandertal.

On peut également citer la cité turque de Derinkuyu, vieille de 2500 ans, qui a ainsi abrité jusqu’à 20 000 personnes, à 85 mètres sous terre, pour se protéger des intempéries et de la guerre.

Sans aller aussi loin, chez nous, plus exactement dans le sud des Aurès, on peut encore admirer de merveilleuses habitations troglodytes nichées entre ciel et terre, encastrées dans des falaises vertigineuses. Le meilleur exemple étant le site de Ghouffi ou celui de Tadjmint.

Même quand ils n’habitaient pas sous terre ou dans le creux de la roche, nos ancêtres n’utilisaient que ces deux matériaux pour construire leurs maisons, ce qui les dispensaient de les climatiser en été ni d’avoir à les trop chauffer en hiver.

Nous l’avons peut-être un peu trop vite oublié, mais de tous temps, l’homme a vécu sous ou dans la terre pour se protéger des intempéries, des invasions ou des animaux féroces.

Aujourd’hui, de grandes métropoles dans le monde ont déjà changé leur législation pour permettre à des universités, des laboratoires, des casernes, des bibliothèques, des cinémas, des parkings ou des centres commerciaux de s’installer sous terre.

En exploitant au mieux leur potentiel souterrain, les scientifiques pensent que les villes pourraient consacrer les surfaces gagnées sur le béton et le macadam aux arbres et à l’agriculture. Comme dans le sud des Aurès.
 

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