Vivre l’avenir

16/11/2022 mis à jour: 02:23
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Les préoccupations du citoyen sont multiples et diversifiées. Elles touchent à tous les domaines d’une vie décente et harmonieuse. Il se trouve que certains besoins prennent, conjoncturellement, le pas sur d’autres. C’est le cas de quelques produits de consommation qui connaissent, ces derniers jours, une demande accrue. C’est l’épisode  regrettable de la pénurie d’huile et de lait. Le phénomène de la spéculation, entretenu par des personnes mues par le gain rapide et facile, a grandement contribué à perturber le marché et à déclencher un comportement irrationnel chez le consommateur. La multiplication des contrôles par la combinaison des services concernés a permis de maîtriser la situation après de multiples interventions coup de poing. La récession économique mondiale aggravée par les années Covid a ouvert un autre front social plus contraignant pour les chefs de famille. Il s’agit de l’effondrement du pouvoir d’achat  touchant la grande masse populaire. Cette nouvelle donne exacerbe les tensions au point où les frais scolaires et autres dépenses de santé sont revus à la baisse pour de nombreux foyers modestes. Les autorités politiques du pays conscientes de cette réalité ont vite fait de réagir en proposant des sorties de crise, en attendant leurs textes d’application prévus en début d’année prochaine. Il s’agit de l’augmentation des salaires et de l’allocation chômage. Pour cette dernière, le souci est de trouver un équilibre entre la volonté d’aider le jeune chômeur à se prendre en charge financièrement, tout en le plaçant devant sa responsabilité de se former dans un métier d’avenir. L’Etat se donne tous les moyens pour réussir sa politique en comptant d’abord sur ses capacités financières existantes et sur ses actions de lutte contre la corruption et la récupération des biens étatiques et les fonds pillés. La relance de l’activité du secteur de l’automobile pourra, de son côté, assurer des postes d’emploi pour des milliers de citoyens. L’embellie qui peut se dégager de cet engagement de l’Etat en faveur de son peuple ne doit pas pour autant faire oublier d’autres besoins tout aussi importants dans la vie quotidienne du citoyen. Ce chapitre qui fait son chemin de retour, même à petits pas, concerne le volet culturel. Nul ne peut se passer de moment de détente et de nourriture de l’esprit. Si le tourisme local fait bouger les lignes en réconciliant les Algériens avec leur envie de voyager, il y a lieu de prendre en charge les aspirations et les désirs de notre jeunesse. Les rêves qu’elle construit sur l’autre rive de la Méditerranée doivent être une réalité vécue sur le sol de leur pays. La cité doit sortir de sa morosité, rouvrir ses salles de cinéma et autres lieux de spectacle. L’intolérance ne doit pas avoir une place, aussi minime soit-elle, dans un pays qui se tourne résolument vers un avenir nouveau.

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