Yamina Miri-Aït Abdelmalek a signé son fort intéressant ouvrage intitulé «Six jours sur le plateau du Tassili N’Ajjer» paru chez les éditions El Ibriz, jeudi après-midi à la librairie du Tiers-Monde, place Emir Abdelkader, à Alger.
Après avoir rencontré, écouté Yamina Miri-Ait Abdelmalek – ingénieure agronome et magister en écologie –, compulsé ou lu son nouvel ouvrage intitulé «Six jours sur le plateau du Tassili N’Ajjer» paru chez les éditions El Ibriz. Vous changerez inévitablement de direction, d’avis et bien sûr d’humeur. Car son point cardinal est : le Sud. Elle ne dit pas «on dirait le sud » comme le dit le chanteur Nino Ferrer. Plein sud, complètement au sud.
Elle vous fera aimer le sud. Elle vous fera perdre le Nord. «Pour retrouver le sud » comme elle aime à le répéter avec humour. Et c’est une autrice enjouée, joviale, faisant l’article, la promotion et l’éloge du sud, du Tassili N’Ajjer. Elle en parle passionnément. Elle est envoûtée, on le sent de prime abord. Elle est fascinée.
Une sorte d’enchantement géographique, un dépaysement total. Et puis êtes charmé par son témoignage apologique du Tassili N’Ajjer. Le poète Sahraoui Bachir, est venu l’encourager-tout comme son époux Djamel, son fils, son beau-frère, ses amis et même Mme Leïla Aslaoui-Hemmadi grande magistrate, ancienne ministre et auteure Etre juge (essai, 1984, Dame Justicei, Cartable bleu (roman, 2011, Lambèse, mon destin (roman, 2013, Pour tout ce que tu m’as appris, (essai, 2013)-et taquiner cette muse : «Tu es une rose du désert ». Alors, elle rimera avec la célèbre chanson de Sting, «Desert Rose».
«Le Sahara m’habite»
«J’ai découvert le Sahara tardivement. J’étais étudiante à l’institut d’agronomie. Ma spécialité était foresterie et écologie. Alors, on effe opérateur national, spécialiste du voyage ctuait beaucoup de sortie d’étude. En 1987, ce fut le déclic. Un voyage, organisé par l’ONAT( opérateur national, spécialiste du voyage domestique), à Touggourt, Biskra…Une halte à Boussaâda, me marquera toujours. L’air inhalé, était une pure bouffée d’oxygène pas du tout vicié pour cette citadine que j’étais. Cet air frais ! J’étais subjuguée.
Vous savez, je suis une fille du Tell, de M’sirda ( commune de la wilaya de Tlemcen). En 2007, une autre halte, en groupe, à Tamanrasset et puis ce fut la découverte du Tassili, en 2008. Vous savez, je me rends au Tassili, deux ou trois fois par ans. C’est devenu un besoin. Le chant d’Othmane Bali, les riffs de Tinarwen résonnent dans ma tête. Le Sahara m’habite. C’est le l’endroit où je ressens réellement profondément mon algérianité. Je sui profondément Algérienne au Tassili N’Ajjer. Un lieu où je foule le sol de mes racines. C’est un bonheur. C’est le berceau de la berbérité, le Tassili.»
«J’ai 15 ans de Tassili dans les jambes»
Quand on l’interroge sur ces «Six jours sur le plateau du Tassili N’Ajjer », sur le plan initiatique, Yamina Miri-Ait Abdelmalek, répond tout de go : «j’ai 15 ans de Tassili dans les jambes. On s’y découvre soi-même. Tu te sens bien, tu vis. Il ne faut pas traverser la vie mais il faut la vivre réellement. Allez au Tassili. Pour résumer.
Durant ces «Six jours sur le plateau du Tassili N’Ajjer», on vivait sans connexion internet, ni téléphone…On était connecté, en fait, avec la nature, et les gens autour de nous. On vivait en autarcie…Quand on va au Tassili, on se découvre. Tu commence à réfléchir. Il y a cette énergie, ce silence. On pense à des choses existentielles.
Le sanctuaire de la peinture rupestre
Une expérience humaine ? «les relations devinrent très solides au sein du groupe ( une quinzaine de personnes) lors de ce genre d’expérience. Des anecdotes, des tranches de vie… ». Une expérience physique ? « On effectuait 25 km de marche( escalade) par jour. D’un bivouac à un autre. Pour vous dire, au Tell, je marche une moyenne de 3 km par jour, je bouge. Vous savez, je suis une ancienne nageuse et handballeuse.
Et je ne suis pas une gourmande. ». Expérience culturelle ? « Le Tassili, c’est le sanctuaire de la peinture rupestre, surtout le plateau du Tassili N’Ajjer. Des fesques complètes, de campement, de chasse… Des merveilles…». Yamina Miri-Ait Abdelmalek, nous confiera : « vous savez, je peins depuis mon enfance. Je descendais du Sacré Cœur à la Société des Beaux-Arts( anciennement sise, à la Place Emir Abdelkader, à Alger). Sous la férule du grand peintre Abderrahamne Sahouli. J’en gade un très beau souvenir.» Une expérience archéologique ? » Une expérience archéologique, elle est immense, j’en ai encore la chair de poule… ».
Elle cherche toujours un éditeur
Après, ses coups de cœur, Yamina Miri-Ait Abdelmalek, poussera un coup de gueule : «C’est indécent ! Un gigantesque parc naturel patrimonial de l’humanité, classé par l’UNESCO, un endroit géré par des lois, par décret présidentiel, on l’accès à uniquement 100 DA pour un durée de deux heures à trois mois par personne.
Alors, qu’à Petra- cité nabatéenne située au sud de l’actuelle Jordanie. C’est le pôle touristique majeur de ce pays-, l’accès est fixé à 50 euros. C’est anormal! Lors de mon cursus, à l’Institut d’agronolie, j’ai fait l’éco-gestion durable. C’est-à-dire on va assurer un gisement d’emploi à la population. Il s’agit là, d’un parc d’une superficie de 130 000 m². Il s’agit de récupérer les produits et autres articles artisanaux conçus par la population locale.
Et puis, redistribuer les bénéfices issus de la vente des bijoux, cuir, la vannerie…Quand on associe la population, elle arrivera à vivre. Et elle sera le meilleur allié. Il faut préserver le parc. Ils ont compris, c’est leur gagne pain…».
Dans la même foulée, Yamina Miri-Ait Abdelmalek, nous parlera de son premier manuscrit dédié au Tassili, Sept lieux, sept légendes du Tassili n’Ajjer, et qu’elle cherche toujours un éditeur. A bon entendeur ! A l’issue de notre rencontre avec Yamina Miri-Ait Abdelmalek, insistera, sur sa destination de choix, son bon plan : « j’invite toutes les personnes à se ressourcer, à se découvrir, de charger les batteries. Allez au Tassili. On y est dans un état d’esprit, une paix de l’âme…Une amie terguie me rappelle souvent cette «injonction » ancestrale et philosophique : «ferme les yeux, ne regarde pas le ciel, sinon, les étoiles vont tomber et les ancêtres vont disparaître à jamais… ». Bref, une autre expérience spirituelle.
Et en prime, de très belles photos du Tassili n’Ajjer illustrent son ouvrage (Six jours sur le plateau du Tassili N’Ajjer). « Mon boîtier, appareil photo, au milieu du séjour, ne fonctionnait plus, la batterie s’est déchargée. J’ai beaucoup apprécié le geste de mon ami Tarik qui m’a remis les photos du reste du circuit… ». Un ouvrage absolument à lire celui d’une fille du Tell ayant un œil design et averti sur le Tassili N’ajjer. Alors, suivez le guide, Yamina Miri-Ait Abdelmalek !
«Six jours sur le plateau du Tassili N’Ajjer »
Yamina Miri-Ait Abdelmalek
Editions El Ibriz
145 pages
Prix : 1200 DA
Communication
Samedi 28 mai à 16h
Centre d’Art Crescendo, Blida
FRM5+3C8, Intersection centre, Blida 09000 Blida, Algérie
Yamina Miri-Ait Abdelmalek animera une conférence autour de son nouvel ouvrage
Six jours sur le plateau du Tassili N’Ajjer » parux aux éditions El Ibriz