À travers la wilaya, une vingtaine d’unités seulement de récupération et de recyclage sont actuellement opérationnelles.
Les habitants de la wilaya de Bouira produisent une quantité estimée à 600 tonnes de déchets ménagers et assimilés par jour, soit une moyenne de 6 à 9 kilogrammes par personne. Ce chiffre, fourni par la direction de l’environnement, ne tient compte que des déchets déposés dans les décharges contrôlées.
Cette énorme quantité de ce qu’on qualifie d’ordures est composée d’une variété de matériaux, dont le papier, les déchets organiques, le plastique, le verre, etc. Bien qu’ils constituent une source importante de matières premières exploitables, leur valorisation reste minime.
Dans toute la wilaya, une vingtaine d’unités seulement de récupération et de recyclage sont actuellement opérationnelles, et une dizaine de propositions émanant d’investisseurs privés pour la création de nouvelles unités sont en cours d’étude.
Toutefois, cela reste insuffisant au regard des quantités massives de déchets générés. Un autre créneau de recyclage sous-exploité est celui du fumier des volailles. Les services de la direction de l’environnement estiment la quantité de fiente produite quotidiennement à quelque 200 tonnes.
Ces excréments utilisés comme fertilisants après traitement ne sont malheureusement pas valorisées à grande échelle. Une seule unité est active au niveau de la commune de Chorfa, à l’est de la wilaya, dont la capacité de production est de 20 tonnes par jour, soit 10% du total des fientes produites.
«Il existe une autre installation dans la zone d’activités d’El Hachimia qui n’est pas encore opérationnelle et qui vise à convertir le fumier de volaille en engrais 100% bio», indique le directeur de l’environnement. En outre, il existe un autre gisement de récupération et de recyclage négligé. Il s’agit des déchets issus de la trituration des olives, notamment le grignon.
Et ce ne sont pas les potentialités qui manquent. La wilaya dispose de pas moins de 240 huileries dont les résidus sont déversés un peu partout, notamment dans les lits d’oueds, polluant ainsi les cours d’eau. Quant aux déchets industriels, déchets spéciaux et déchets spéciaux dangereux, une étude est en cours pour les quantifier, indique le même responsable.
Par ailleurs, des dizaines de particuliers se sont attelés à la tâche de collecter ces déchets, mais de manière informelle. Afin de réglementer leurs activités, un décret exécutif portant le numéro 24-61, publié au Journal officiel le 4 février de l’année en cours, fixe les produits recyclables et les modalités d’application des exonérations et réductions fiscales accordées aux personnes exerçant l’activité de collecte des déchets recyclables.
«Les personnes concernées doivent s’adresser au service de l’environnement pour présenter leurs documents afin d’exercer légalement l’activité de collecte des déchets.
En outre, ce nouveau décret ouvrira la voie à la création d’emplois et à la réduction de la quantité de déchets», explique notre interlocuteur, qui ajoute qu’il existe actuellement 7 unités opérationnelles de récupération et de recyclage des déchets ferreux et non ferreux, et que 2 autres unités sont en cours de réalisation.