Un Colloque international intitulé «Les enjeux de la culture et du tourisme à l’ère du numérique : illustration de l’intelligence culturelle» vient de se tenir à l’auditorium de l’université des sciences et des technologies Mohamed Boudiaf d’Oran (USTO).
L’événement, organisé par la faculté d’architecture et de génie civil, concerne des interventions de plusieurs experts et universitaires nationaux et étrangers regroupés en quatre panels pour cerner cette problématique d’une actualité criarde.
L’importance de celle-ci a été développée dans l’allocution d’ouverture du conseiller du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, dépêché pour l’occasion.
«Le choix est pertinent et le thème est important», a-t-il indiqué, précisant que le ministère qu’il est venu représenter accorde beaucoup d’importance à la numérisation et que l’usage des technologies de l’information et de la communication est encouragé.
Il évoquera, à titre illustratif, les différentes plateformes numériques mises à la disposition des citoyens dans plusieurs domaines d’activité, dont l’investissement, la formation des guides touristiques, le lancement de nouveaux projets, etc. «Ceux qui, auparavant, n’avaient d’autres choix que d’utiliser les créneaux classiques, souvent chronophages, ont aujourd’hui l’opportunité de recourir aux outils numériques qui leur facilitent la vie», explique-t-il.
Les plateformes numériques concernent aussi les circuits touristiques regroupés par thèmes, incluant le culturel, l’écologie, le saharien et le religieux. «Plus de 380 circuits touristiques sont recensés au niveau national sous l’intitulé générique ‘‘masarat el djazair essayahia’’».
Les visites virtuelles et la promotion de la destination Algérie font partie des actions qui sont en train d’être menées ou d’être renforcées, au même titre que le projet évoqué de la numérisation de la carte des hôtels et d’autres initiatives visant à rendre le tourisme en Algérie à la portée d’un plus grand nombre. Le patrimoine historique, dont regorge le pays, ne demande qu’à être valorisé. «Nous avons 7 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco», rappelle-t-il, en n’omettant pas d’inclure dans ces richesses les aspects immatériels de notre culture.
C’est dans cette perspective que les facilitations accordées dans le cadre des programmes de visites des agences qui ramènent des groupes de touristes ont été évoquées, dont celles concernant la délivrance des visas. Des facilitations devant être élargies aux ports. La destination saharienne est particulièrement mise en valeur mais le nord du pays n’est pas négligé pour autant.
Le site Aïn Boucherit (wilaya de Sétif), où on a découvert des restes humains remontant à plus de 2,4 millions d’années, est considéré comme le deuxième plus important après celui d’Ethiopie. C’était pour mettre en avant le large éventail temporel des richesses archéologiques relevant de la préhistoire comme c’est le cas dans le Grand Sud algérien ou même aussi de la paléontologie comme pour le cas cité de la région d’EL Bayadh.
Plus d’une quinzaine d’intervenants sont au programme de ces deux journées d’échanges et de débats autour de plusieurs questions et concepts comme la valorisation de l’archéologie au service du tourisme patrimonial en lançant des recherches sur des thématiques nouvelles mais aussi le «smart tourisme» en lien avec les impacts géopolitiques sur les échanges culturels ou le tourisme, l’intelligence artificielle et son lien avec le tourisme culturel, le pouvoir de la technologie médiatique et ses effets sur le tourisme, l’intelligence culturelle dans les rapports Nord-Sud, la culture et le tourisme comme vecteurs de développement durable, etc.
Autant de pistes qui nécessitent comme cela a été dit «le développement de partenariats entre le secteur du tourisme et l’université, avec, pourquoi pas, des équipes mixtes pour établir des ponts durables entre le domaine de la recherche et celui des acteurs de terrain».