L’auditorium de la faculté centrale de l’université Chadli Bendjedid d’El Tarf a abrité récemment une rencontre sur «la création et l’accompagnement des projets innovants pour la valorisation durable des ressources naturelles» organisée par le Laboratoire de recherche en écologie fonctionnelle et évolutions (LREFE).
En collaboration avec l’Agence nationale de valorisation de la recherche et du développement technologique (Andrevet) relevant de la Direction générale de la recherche scientifique et technologique (DRGRST), deux jours ont été consacrés à des ateliers de formation en vue d’aboutir à la création de start-up. «L’objectif est de former et de préparer des étudiants diplômés ou en fin de cycle, porteurs d’idées résultats de travaux de recherche, à les concrétiser en projets, qui après être passés par l’accompagnement d’un incubateur vont se transformer en start-up», nous explique Radia Djelloul directrice du LREFE. Le but à moyen terme étant de faire des diplômés de l’université non plus des chômeurs mais des pourvoyeurs d’emplois.
Les participants, étudiants, enseignants et invités ont pu suivre des interventions fortes intéressantes. Les partenaires accompagnateurs du Laboratoire et de l’incubateur de l’université pour l’éclosion des ce qu’on a appelé «les projets innovants» ont fait connaître leur activité et leur intervention à l’université d’El Tarf. La Pr Aïda Benhamida, de l’université de Guelma, responsable du Pôle PRO, créé en 2018, qui rassemble toutes les structures dédiées à la promotion de l’innovation, l’entrepreunariat et l’emploi, a fait une excellente intervention sur les activités du pôle, une adresse unique pour les porteurs de projets innovants qui sont déjà en incubation. Avec force d’analyse SWOT, elle a montré les outils et les possibilités pour une réaliser la mutation vers une université entrepreneuriale.
Les filles très rares dans l’entrepreneuriat
Lotfi Boudjedar, directeur des brevets à l’Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi), a présenté son organisme, parlé des avantages de la propriété industrielle, des brevets et plus particulièrement des CAPIs qui sont des bibliothèques digitales de 100 millions de documents de brevets décrivant près de 70 000 technologies et publiés dans des bases de données gratuites.
Les porteurs de projets innovants peuvent y trouver les informations les plus récentes sur les projets proches des leurs. Ainsi, 95 Catis ont été déjà installées dont 49 dans les universités, la prochaine sera à El Tarf. Mme Saâdi Chahrazed, chargée du développement et de la communication, coordinatrice de projet de l’association SEVE (femmes algériennes cheffes d’entreprises), montrera que son association est un jalon actif depuis 1993 et agissant dans la création d’entreprises grâce aux relations qu’elle entretient avec la sphère économique et les bailleurs de fonds nationaux et internationaux.
Elle soulèvera une question de taille lorsqu’elle affirmera : «On ne retrouve plus les filles dans les filières de l’entrepreneuriat à leur sortie de l’université où elles représentent pourtant 75% des effectifs. Elles sont perdues pour le marché de l’emploi !» 40 participants venus de laboratoires de Annaba et de Skikda, des doctorants et des masterants, vont suivre les ateliers proprement dits où sous la conduite de 5 formateurs, ils apprendront à mettre en forme et leur idée, résultat ou projet.
Les 5 meilleurs sélectionnés en fin de formation par un jury bénéficieront de l’accompagnent de l’Andrevet. L’Andrevet, partenaire des ateliers, est une agence de valorisation des résultats de la recherche scientifiques nous expliquera Rafik Dalibey, chef du département de valorisation, se définit comme une passerelle entre le monde socioéconomique et l’université.
Elle va aider les porteurs de projets qui ont passé un filtre de sélection qui reconnait leur intérêt socioéconomique, à vendre leur brevet auprès d’entreprises.