Le conflit entre des étudiants et le rectorat de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa se durcit au fil du temps, surtout que les tentatives de négociation initiées jusque-là ont toutes échoué.
La dernière offre de dialogue initiée par le rectorat a été rejetée par les étudiants, lesquels exigent le respect des «normes de représentativité pour favoriser un échange responsable et fructueux ; le conseil de la direction ayant appelé à la désignation de 5 membres seulement».
Selon un communiqué rendu public, «le conseil de la direction de l’université a exprimé son regret du refus des représentants des étudiants autoproclamés, pour la seconde fois, de prendre part à la réunion, en vue de discuter de leur préoccupation».
Le conseil a «condamné le recours à la fermeture des campus de l’université, entravant de ce fait le déroulement des activités pédagogiques et administratives», qualifiant la CLE (Coordination locale des étudiants), qui a appelé à la grève, «d’organisation illégale et non reconnue».
Pour rappel, le mouvement de grève des étudiants a été enclenché il y a près d’un mois. La CLE, qui regroupe une dizaine de comités et d’associations universitaires, a établi une plateforme de revendications comportant une trentaine de points organisés en six axes principaux.
Ces derniers sont liés notamment à la pédagogie, la sécurité, l’activité associative et les œuvres universitaires, en particulier, la numérisation de l’accès aux résidences universitaires via un système de reconnaissance faciale, un des points qui a le plus suscité le mécontentement de certains étudiants.
Par ailleurs, le conflit s’est invité dans l’hémicycle de l’APW mercredi, par le billet des élus qui ont déploré le manque de dialogue et l’absence du recteur de l’université à ladite session, qui a traité de surcroît du secteur de l’enseignement supérieur, afin qu’il puisse répondre à des questions d’ordre pédagogique et social, soulevées par la commission de l’APW. Prenant la défense du rectorat, le wali de Béjaïa a minimisé la contestation, estimant que le mouvement des étudiants n’est pas justifié. «Si le problème est pédagogique, nous sommes là pour remédier aux lacunes», a-t-il déclaré, avant d’indiquer que «dans les faits, ce sont une quarantaine d’étudiants qui prennent en otage plus de 40 000 autres étudiants».
Pour sa part, la directrice de la DOU (direction des œuvres universitaires) a réagi au rejet, par les grévistes, de la numérisation de l’accès aux résidences, instaurée à la cité U d’El Kseur.
A ce propos, la responsable a donné des indications sur l’efficacité de ce système dans la sécurisation des résidences, notamment contre l’intrusion d’extras universitaires et le gaspillage, pendant que la CLE parle «d’entrave au principe de libre circulation des étudiants dans l’enceinte des franchises universitaires», appelant la suspension dudit système.