L’auditorium de la faculté centrale de l’université Chadli Bendjedid d’El Tarf (UCBET) a abrité récemment une journée scientifique sur la situation d’épidémiologique de la Covid-19 et son évolution en Algérie organisée par le Laboratoire de recherche sur la biodiversité et la pollution des écosystèmes (LRBDPE). Quatre très intéressantes communications parmi lesquelles celles du Pr Djenouhat Kamel, chef du service d’immunologie de l’hôpital central de Rouiba et président de la Société algérienne d’immunologie, venu spécialement pour la rencontre.
Après la courte allocution de bienvenue du recteur de l’UCBET, le Dr Loubna Dib, maître de conférence à l’UCBET, chef d’équipe du LRBDPE, première intervenante, a consacré sa communication à expliciter les termes employés pour décrire les épidémies des maladies infectieuses, avec l’historique et les mécanismes de propagation de celles qui ont été les plus mortelles pour l’humanité. Elle insistera sur les maladies émergentes et ré-émergentes qui apparaissent avec les incursions de l’homme dans les milieux naturels comme la déforestation en Afrique à l’origine des pandémies d’Ebola.
Pour illustrer ses propos elle citera l’expression du médecin écologue René Dubos «La nature est la plus grande menace bioterroriste». Le professeur Kamel Djenouhat, prend la suite la parole avec une communication sur ce que la pandémie et la vaccination ont pu nous apporter comme nouvelles données et connaissances. Il montrera les différences et disparités entre les pays dans le développement de la Covid-19 et sa prise en charge en soulignant ce que la littérature scientifique ne rapporte pas tout. Il abordera les questions liées à vaccination, ses mécanismes et ses objectifs et plus longuement celles sur les virus leurs mutations ainsi que sur les controverses sur l’efficacité des vaccins.
Le Dr Aissa Bouraoui, Responsable du service d’épidémiologie et médecine préventive (SEMEP) à l’EPSP d’El Tarf, a donné le bilan chiffré exhaustif impressionnant sur les effets de la pandémie dans la wilaya d’El Tarf où l’on a enregistré 693 décès dont 210 confirmés positifs par PCR parmi lesquels 26 à El Kala, le restant étant des cas probables détectés par imagerie (scanner) et tests antigènes, mais inhumés selon le protocole Covid-19. Il s’agit ici bien entendu des données relevant des structures de la santé publique. Le dernier communicant, le docteur vétérinaire Mourad Zeghdoudi, maître de conférences à l’UCBET, laboratoire Espretcade, a commencé par expliquer le concept «One Health» qui est une approche qui permet de reconnaître l’interconnexion entre les humains, les animaux et les plantes dans leur environnement commun.
Ce qui l’a amené à aborder les maladies dites émergentes et ré-émergentes catégories auxquelles appartient la Covid-19 et qui se distinguent par des apparitions, disparitions et réapparitions spontanées, cycliques avec des périodes de latence régulières. En Algérie, le Sars-Cov-2, le virus de la Covid est apparu en 2003-2004 et 2011-2012, puis 2019-2021. Il y a eu des phases de latence de 7à 8 entre chaque apparition. «La prochaine est pour 2029-2030», a affirmé le Dr Zeghdoudi.