En proie à une dure crise économique, la Tunisie a-t-elle comme unique voie le recours au FMI ? De prime abord, il faut dire que c’est aux Tunisiens et à eux seuls de choisir les solutions adéquates à cette crise. Ce pays nord-africain voisin a un potentiel de résilience inestimable.
La Tunisie a déjà montré par le passé qu’elle a la capacité de résilience lui permettant de surmonter ses innombrables difficultés économiques qui la secouent de plein fouet. L’Algérie soutient la Tunisie dans ces moments difficiles. Les autorités tunisiennes refusent tout accord qui mettrait en péril la souveraineté du pays, mais aussi le rôle social de l’Etat.
Selon les médias tunisiens, ce pays fait face à des pressions étrangères pour l’inciter à signer un accord qui conditionne les crédits à un ajustement structurel qui implique de fait la privatisation des entreprises publiques et le démantèlement des subventions sociales.
La Tunisie va-t-elle opter pour d’autres sources de financement en sollicitant, par exemple, la New Development Bank (NDB), créée par les cinq pays du Brics ? Contrairement au FMI et à la Banque mondiale, les prêts proposés par cette institution financière supranationale ne sont pas assortis de conditions contraignantes à l’image du fameux ajustement structurel.
Les Brics ont aussi mis en place un fonds de réserve pour assister les pays en proie à des difficultés financières. Il y a également d’autres institutions similaires, à l’image de la nouvelle banque asiatique d’investissements en infrastructures lancée par la Chine. La Tunisie peut aussi trouver des financements en Afrique.
Le pays a déjà signé plusieurs accords de financement de nombreux projets avec la Banque africaine de développement (BAD), dont il est membre. Le plus récent accord de prêt signé avec la BAD remonte à une année. D’un montant de plus de 100 millions d’euros, l’emprunt permet le financement d’un projet de modernisation des infrastructures routières.
Pour le moment, la BAD est le seul outil financier africain qui accorde des financements pour les Etats. Un autre outil est en voie de création : il s’agit du fameux Fonds monétaire africain, censé soulager les pays du continent en proie à des crises. Un protocole d’accord pour sa création a été signé en 2014. Mais à ce jour, ce fonds n’est pas encore opérationnel.
Une idée similaire d’une banque supranationale a été conçue en Amérique latine. Hugo Chavez avait initié l’idée de créer une banque en Amérique du Sud comme une alternative aux institutions de Bretton Woods. Le projet a été applaudi par l’Argentine, la Bolivie, l’Equateur et le Brésil.
En pleine crise économique, la Tunisie cherche aussi à développer les opportunités offertes par Pékin.
Quinze accords de financement de projets chinois en Tunisie ont été signés, dont une aide en nature de 4,6 millions de dollars, un accord de coopération technologique et économique et une subvention de 30 millions de yuans en nature pour la construction de deux barrages.
Un mémorandum d’entente et de coopération a été signé entre la Banque centrale de Tunisie et la Banque centrale chinoise.
L’accord prévoit notamment la possibilité d’émettre un emprunt obligataire sur le marché financier chinois, ce qui permettra de mobiliser des fonds pour le financement des projets économiques en Tunisie.
Ce pays voisin peut également accéder à des financements auprès du Fonds de développement sino-africain et du Fonds de coopération Chine-Afrique.