Une véritable «tragédie» sanitaire se profile dans la Bande de Ghaza, en raison du manque de carburant et d’eau, a averti le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) hier. «S’il n’y a pas assez de carburant, nous allons assister à l’effondrement des services d’assainissement», a déclaré un porte-parole de l’Unicef, James Elder, lors d’un point de presse en visioconférence depuis Le Caire, décrivant la situation comme une véritable «tragédie» ou comme une «tempête parfaite» causée par l’apparition de maladies. «Nous manquons cruellement d’eau.
Les matières fécales jonchent les zones densément peuplées. Il y a un manque inacceptable de latrines», a-t-il ajouté.
Le porte-parole a également souligné qu’il était très difficile de pratiquer une hygiène personnelle ou même tout simplement de se laver les mains à Ghaza. «Si l’accès des enfants à l’eau et à l’assainissement à Ghaza reste limité et insuffisant, nous allons voir une augmentation tragique (...) du nombre de décès d’enfants», a relevé M. Elder. «Les enfants sont donc confrontés à un risque sérieux d’épidémie de masse», a-t-il insisté. Un porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, a indiqué que pour l’heure il n’y avait pas de trace de choléra dans la Bande de Ghaza, où la bactérie qui donne la maladie n’était pas présente avant le déclenchement de la guerre. En revanche, il a souligné que la diarrhée aqueuse dont souffrent des milliers de personnes très diminuées physiquement est tout aussi dangereuse.
De son côté, le directeur exécutif du programme d’urgence sanitaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan, et le haut responsable des urgences de l’équipe de l’organisation onusienne à Ghaza, Robert Holden, ont décrit la situation dans l’enclave palestinienne comme «extrêmement désespérée» en raison de l’agression sioniste en cours et souligné la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu dans le territoire.
Les deux responsables de l’organisation ont indiqué, dans un point de presse lundi, au cours duquel ils ont fait un exposé complet sur les derniers développements de la situation sanitaire dans la Bande de Ghaza, que la majorité des martyrs tombés lors de l’agression sioniste en cours dans la Bande de Ghaza depuis le 7 octobre dernier sont des enfants et des femmes, et de nombreuses personnes sont encore portées disparues, et cela pourrait inclure jusqu’à 1500 enfants palestiniens, selon l’agence de presse Wafa.
Michael Ryan a ajouté que le système de santé à Ghaza «est soumis à de fortes pressions», notant que la grande majorité des hôpitaux sont fermés et qu’il n’y a que sept hôpitaux sur 36 en activité dans la Bande de Ghaza, et que presque tous les établissements de santé de la partie nord ont cessé de fonctionner. Le responsable de l’OMS a ajouté aussi qu’«il existe un risque de propagation de maladies en raison de la surpopulation des abris», soulignant que les fortes pluies tombées au cours des dernières 24 heures «ont exacerbé la situation».
Il a ajouté que «les risques sanitaires ne sont pas seulement liés aux maladies diarrhéiques et aux chutes soudaines de température, mais qu’il existe également le problème de la pneumonie chez les enfants qui sont vulnérables aux épidémies en raison de leur état nutritionnel».
Près de 14 000 Palestiniens sont tombés en martyrs dans les bombardements de l’occupation sioniste depuis le 7 octobre dernier, dont plus de 5840 enfants dans la Bande de Ghaza, selon un dernier bilan donné par des sources palestiniennes.