Une femme de 32 ans, qui avait suivi son mari dans les rangs de l'organisation État islamique en Syrie, où elle a passé quatre ans, a été condamnée mercredi 29 novembre à Paris à deux ans de prison ferme, une peine couverte par la durée de sa détention provisoire.
Salima R., comparant libre, a été reconnue coupable par la cour d'assises spéciale d'«association de malfaiteurs terroristes» et d'avoir mis ses enfants en danger en les emmenant vivre dans une zone de guerre en Syrie. La cour l'a condamnée à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, puis cinq ans de suivi sociojudiciaire, ce qui signifie qu'elle n'ira pas en prison.
La trentenaire a affirmé avoir vécu sous «l'emprise» de son mari, un cadre dans l'administration de l'EI tué en 2016 par un drone américain, mais elle a admis avoir adhéré de son propre chef aux idéaux de l'organisation djihadiste, tout en soutenant s'être tenue à l'écart de toute violence. «Je ne réalisais pas l'implication de l'EI dans le terrorisme», a-t-elle déclaré.
Salima R. a exprimé des regrets pour avoir mis en danger ses deux premiers enfants, âgés de trois ans et cinq mois lors de leur départ en Syrie, précisant qu'elle avait veillé à ne pas les exposer à des images des exactions de l'EI. Selon une enquêtrice de la DGSI, elle a participé au «djihad du ventre» prôné par l'EI pour assurer la pérennité du califat autoproclamé. Elle a eu six enfants, deux nés en France avant son départ en Syrie, trois sur place, et le dernier né en France lorsqu'elle était en détention. Tous ont été placés. La représentante du parquet avait requis 13 ans de réclusion, soulignant que l'accusée ne pouvait pas «tout mettre sur le dos de son défunt mari». La défense a plaidé que la peine devait être «adaptée à la personne qu'elle est devenue aujourd'hui».