La campagne agricole dédiée à la filière de la tomate industrielle dans la wilaya de Guelma est, depuis quelques années, sujette aux conditions climatiques défavorables, notamment pour le manque de précipitations et de la disponibilité de l’eau d’irrigation.
Déjà l’année passée, l’octroi de 6 millions de mètres cubes d’eau d’irrigation à partir du barrage de Hammam Debagh pour sauver les plants de tomate en stress hydrique avait été décidé en extrême urgence par le ministère de tutelle suite aux pressions des cultivateurs. «Pour la campagne actuelle, ce sont 1894 hectares de terres qui ont été déjà retenues pour la production de la tomate industrielle, dont 1480 hectares ont été repiqués (situation arrêtée en fin de semaine dernière). Nos prévisions de production sont de 1,184 million de quintaux soit approximativement 800 q par hectare», a déclaré à El Watan, Samira Halassi, chargée de communication à la DSA de Guelma.
«Comparativement à la précédente campagne, les superficies repiquées ont atteint 3478 hectares pour une production globale de 2,935 million de quintaux. Le recul est à ce jour très net. Il y a des cultivateurs bien ancrés dans la filière et qui ne renoncent pas à la tomate par tradition», a ajouté notre interlocutrice.
Notons également que le coût de production d’un hectare de tomate industrielle a accusé une nette augmentation due principalement à l’itinéraire technique, en l’occurrence le travail du sol et l’achat de produits phytosanitaires (engrais- intrants-produits de contact...) soit plus de 1 million de dinars l’hectare.
«Le calcul est simple à faire. Il faut 1 milliard de centimes pour une dizaine d’hectares, une pluviométrie capricieuse ou une restriction dans l’eau d’irrigation, voire une maladie parasitaire ou fongique peut anéantir un cultivateur», a révélé à El Watan un professionnel du secteur.
Le mode de paiement change
Au titre de la nouvelle réglementation relative aux paiements des cultivateurs de la tomate industrielle, les dossiers qui passaient par l’Onilev (Office national interprofessionnel des légumes et des viandes) pour le traitement des subventions (4 DA/kg) sont à la charge du contrôle financier de la wilaya après que les dossiers soient dûment visés par la DSA. Les écritures comptables sont par la suite transmisses du contrôle financier vers le Trésor public lequel procédera au dispatching des sommes dues portées aux crédits des bénéficiaires dotés d’une domiciliation bancaire. Notons enfin que la wilaya de Guelma dispose à ce jour de trois unités de transformation.
Il s’agit de CAB Benamor (El Fedjoudj - Ain Benbeida - Bouati Mahmoud) d’une capacité de transformation globale de 13 700 tonnes/jour. Le transformateur Zimba à Belkheir assurant 1050 tonnes/jour et enfin SUD à Boumahra Ahmed avec 500 tonnes/jour.
Pour ce qui est des contrats établis entre les agriculteurs et les transformateurs pour la livraison de la tomate, la chargée de communication à la DSA précise : «Nous avons enregistré à ce jour 132 contrats pour CAB Benamor soit l’équivalent de 832 hectares de tomate. Zimba avec 25 contrats et 13 contrats pour la conserverie SUD».
Quoi qu’il en soit, pour la saison 2023, les dernières précipitations enregistrées dans la wilaya de Guelma après une longue sécheresse sont de bons augures si ça continue. «Le remplissage du barrage de Hammam Debagh sera effectif et les lâchers des eaux destinées à l’irrigation possibles», espèrent beaucoup de cultivateurs de la région.