Une première banque publique entre officiellement en Bourse : Un contrat de liquidité pour assurer la cotation régulière du titre CPA

27/03/2024 mis à jour: 01:59
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Laaziz Faid hier à la Bourse d’Alger lors du début de la cotation du titre CPA - Photo : D. R.

Le CPA a dépassé de loin l’objectif tracé pour la première phase, à savoir vendre 22 millions sur le 60 millions à céder (soit 30% du capital).

Le Crédit populaire d’Algérie (CPA) est désormais en Bourse avec l’introduction hier des titres de capital émis au niveau du compartiment principal de la cote officielle de la Bourse d’Alger. Une première pour une banque publique en Algérie depuis le lancement des réformes dans le secteur et depuis le démarrage effectif de la Bourse.

Ainsi, deux mois après avoir reçu le visa (le 18 janvier 2024) de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), le CPA, qui a reçu l’autorisation d’admission de ses actions à la cote officielle le 20 mars, porte le nombre des titres cotés à six et le niveau de la capitalisation boursière à plus de 531 milliards de dinars.

Pour l’émetteur des titres et les responsables du secteur entre ministère, SGVB (Société de gestion des valeurs mobilières) et Cosob, cette opération est une «grande réussite». Prévue initialement en trois phases qui devaient s’étaler jusqu’à la fin de l’année, elle a été pratiquement clôturée en une seule étape avec la vente de près de 49 millions d’actions (48 9558 634) représentant au total 112,57 milliards de dinars, soit 24,48% du capital de la société.

Les 11 millions d’actions restantes, qui représentent 5,52% du capital à ouvrir (pour 25,4 milliards de dinars), seront cédées sur le marché secondaire.

Avec ces résultats, le CPA a dépassé de loin l’objectif tracé pour la première phase, à savoir vendre 22 millions sur le 60 millions à céder (soit 30% du capital), comme a tenu à le préciser son PDG, Ali Kadri, qui a affiché son satisfecit quant à l’issue du processus. Et ce, d’autant que pendant la première année (mars 2024-mars 2025), l’on s’attend à une rentabilité du titre CPA.

En effet, ultérieurement à cette introduction, un contrat de liquidité de six mois renouvelable une fois sera signé entre l’émetteur, c’est-à-dire le CPA, et le chef de fil des intermédiaires en opérations de Bourse, le CPA lui-même, pour assurer la cotation régulière du titre de capital. Autrement, maintenir la liquidité du titre au cours de cette période.

Pour la suite, tout dépendra de l’évolution du marché. Ce qui est important pour l’heure, de l’avis des responsables du secteur, c’est la réussite de cette grande première admission d’une banque publique en Bourse. Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a insisté sur ce point, soulignant que le bilan de cette opération «est très satisfaisant et encourageant pour le marché financier».

En effet avec plus de 112 milliards de dinars levés, le taux représente 222% de l’objectif assigné à cette phase. «Le montant souscrit est un record jamais enregistré depuis la création de la Bourse», a noté le ministre. Et de poursuivre : «L’introduction du CPA en Bourse est un indicateur de taille sur le processus de développement du marché financier en Algérie.

A travers cette ouverture, on assiste à l’élargissement de la base des investisseurs sur le marché. De même que cela ouvre de nouvelles opportunités d’investissement en plus du renforcement de la liquidité sur le marché.» Ce qui aura, selon le ministre, un impact positif sur les échanges sur la place boursière mais également sur le mode de gouvernance au niveau de cette première banque publique à être cotée en Bourse.

Ce sont en effet les objectifs assignés à cette opération, dont la réussite est considérée comme étant un grand succès, illustrant l’engagement du gouvernement dans la réforme financière.

Et ce, en attendant que d’autre entités suivent – à commencer par la Banque de développement local (BDL) prochainement –, ce processus contribuera à dynamiser un marché boursier resté longtemps en léthargie. Le rôle de la Cosob, appelée à poursuivre la réforme du cadre réglementaire, de l’avis du ministre, est dans ce sens fortement attendu.

L’engagement est justement pris de ce côté, selon le président de la commission, Youcef Bouzenada, pour qui, il y a lieu de travailler davantage pour réussir l’introduction d’autres acteurs sur le marché. «Il faut encore d’autres titres en Bourse pour dynamiser le marché financier. Il s’agit de drainer l’épargne et de capter les montants circulant hors circuit bancaire.

Avec un titre rentable pour le CPA, on s’attend à réaliser ces objectifs. Et ce, d’autant que c’est une banque connue et attractive. On a enregistré d’ailleurs une affluence des investisseurs, avec 68% des souscripteurs représentant les personnes physiques», notera M. Bouzenada, mettant l’accent sur la nécessité de promouvoir la culture boursière. 

 

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