Après la signature d’une convention avec le département de biologie appliquée de l’université des Frères Mentouri Constantine 1, ayant abouti à la création d’un master en industrie pharmaceutique en 2017, le groupe des laboratoires LDM vient de s’affirmer une fois de plus dans le secteur de la recherche, en franchissant un nouveau pas.
Cet acteur majeur de l’industrie pharmaceutique en Algérie depuis 1997 a signé, hier matin, une convention l’associant avec le Centre de recherches en sciences pharmaceutiques (CRSP) pour de nouveaux travaux de recherche.
Selon le Dr Mohamed Tahar Derouiche, pharmacien chargé des relations extérieures du même centre, ce projet vise à établir des méthodes scientifiques de pointe afin de garantir l’équivalence entre les médicaments génériques produits par le groupe LDM et les médicaments princeps, qui sont considérés comme des produits de référence. Un véritable défi pour convaincre une opinion publique méfiante face aux génériques produits en Algérie.
«Comme vous le savez, l’industrie pharmaceutique algérienne est basée principalement sur le médicament générique. Il est important de rassurer le citoyen et le praticien, dont les médecins qui les prescrivent, sur la qualité de cette industrie», a affirmé notre interlocuteur.
«C’est vrai que l’opinion publique souffre de cette défiance vis-à-vis du médicament générique, étant donné qu’il est considéré comme une copie et n’est pas toujours de qualité égale de princeps. Alors que les autorités sont très vigilantes sur cette question, où le générique, une fois commercialisé, doit apporter toutes les garanties de sécurité, d’efficacité, de qualité et d’équivalence.
C’est-à-dire qu’on peut tout à fait remplacer le médicament de référence princeps souvent issu de laboratoires internationaux, avec des produits génériques algériens», a-t-il ajouté. Il a précisé que l’objectif de ce genre de projets de recherche est d’apporter de nouvelles preuves sur ladite équivalence.
Cinq millions de dinars pour la recherche
Les chercheurs essaieront d’avoir un panel assez large de médicaments génériques de différentes pathologies, qu’elles soient métaboliques, comme le diabète, ou cardio-vasculaires, comme l’hypertension artérielle, ainsi que les anti-inflammatoires et la prise en charge des maladies rhumatismales.
Tout cela, c’est l’ensemble des médicaments produits par les laboratoires LDM, qui met à la disposition du patient algérien plus de 180 références. A noter que ce projet intitulé «Développement de méthodes mathématiques d’évaluation et de prédiction de la similarité entre médicaments générique et princeps» entre dans le cadre des programmes nationaux de recherche validés par la commission intersectorielle et des experts scientifiques.
Sur des centaines de projets déposés, seuls 50 ont été acceptés, dont celui de Constantine. Le Dr Mohamed Tahar Derouiche estime que ce projet est assez ambitieux, en s’inscrivant sur trois ans avec une perspective d’avancer sur au moins une dizaine de molécules.
Ce travail sera mené par un noyau composé de six chercheurs, dont trois issus du CRSP et les trois autres de l’opérateur LDM. «Mais rien n’empêche d’avoir l’aide d’autres chercheurs pour étoffer la ressource humaine», a-t-il indiqué.
De son côté, Abdelhamid Djekoune, responsable du CRSP, indique qu’un budget de 5 millions de dinars a été alloué pour ce partage entre le savoir académique et professionnel. «Nous avons signé jusqu’à maintenant huit conventions et nous souhaitons travailler avec d’autres opérateurs pour élargir notre champ d’action.
Ce jeudi, je me déplacerai à Alger pour voir quelles sont les possibilités de travailler avec d’autres laboratoires en dehors de Constantine», a-t-il déclaré à El Watan en marge de la cérémonie de signature.