L’Organisation mondiale de la santé (OMS) organise le premier Sommet mondial de haut niveau sur la médecine traditionnelle en présence des ministres de la Santé du G20.
A l’ouverture des travaux de ce sommet, qui ont débuté jeudi en Inde, le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé l’histoire de la médecine traditionnelle, qui est aussi ancienne que l’humanité elle-même.
«Tout au long de l’histoire, les peuples de tous les pays et de toutes les cultures ont eu recours à des guérisseurs traditionnels, à des remèdes maison et à des connaissances médicinales ancestrales pour répondre à leurs besoins en matière de santé et de bien-être.»
Il a précisé, à cet effet, que la médecine traditionnelle n’appartient pas au passé. Bien au contraire, elle fait l’objet d’une demande croissante dans tous les pays, toutes les communautés et toutes les cultures.
Il révèlera que 170 des 194 Etats membres de l’OMS ont indiqué recourir à des médicaments à base de plantes, à l’acupuncture, au yoga, aux traitements autochtones et à d’autres formes de médecine traditionnelle; et beaucoup considèrent cette dernière comme une source précieuse de soins de santé.
«A un moment ou à un autre de notre vie, la plupart d’entre nous aurons recours à une forme ou à une autre de médecine traditionnelle», a-t-il affirmé.
Pour l’OMS, la médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative, est particulièrement importante pour la prévention et le traitement des maladies non transmissibles et de la santé mentale, ainsi que pour un vieillissement en bonne santé.
«La médecine traditionnelle peut jouer un rôle important et catalyseur dans la réalisation de l’objectif de la couverture sanitaire universelle et des cibles mondiales liées à la santé qui accusaient un retard avant même les perturbations causées par la pandémie du Covid-19», a déclaré le chef de l’OMS qui pense que l’intégration de la médecine traditionnelle dans les soins de santé – de manière appropriée, efficace et, surtout, en toute sécurité et sur la base des dernières données scientifiques – peut contribuer à combler les lacunes en matière d’accès pour des millions de personnes dans le monde.
C’est dans ce sillage que le patron de cette organisation a invité ses Etats membres à formuler des recommandations spécifiques, fondées sur des données probantes et exploitables qui pourront ainsi servir de base à la prochaine stratégie mondiale de l’OMS en matière de médecine traditionnelle.
«Je vous invite à faire de cette réunion le point de départ d’un mouvement mondial visant à libérer le pouvoir de la médecine traditionnelle grâce à la science et à l’innovation», a-t-il plaidé.
L’OMS s’efforce, explique son patron, grâce à ce sommet de réunir les données et les éléments probants nécessaires à l’élaboration de politiques, de normes et de réglementations en vue d’une utilisation sûre, rentable et équitable de la médecine traditionnelle.
De son côté, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU exhorte tous les pays à examiner la meilleure façon d’intégrer la médecine traditionnelle et complémentaire dans leurs systèmes de santé nationaux.
«La déclaration de ce sommet mondial, si elle est effectivement mise en œuvre, renforcera l’intégration appropriée de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé nationaux et c’est l’objectif recherché à travers ce rendez-vous mondial», a fait valoir Dr Tedros.
Cette manifestation est une première d’une série de sommets mondiaux de l’OMS sur la médecine traditionnelle, qui se tiendront tous les deux ans dans différentes régions de l’Organisation.