Le tout nouveau président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain a pris la décision, le mardi 3 octobre, de geler un montant de 235 millions de dollars d'aide militaire destinée à l'Égypte. Cette décision intervient à la suite de l'inculpation de son prédécesseur dans une affaire de corruption liée au Caire.
Le sénateur Ben Cardin, qui a succédé à Bob Menendez, actuellement sous le coup de poursuites judiciaires, a fait part de sa décision de maintenir ce blocage des fonds, en déclarant dans un communiqué qu'il persisterait "jusqu'à ce que des progrès tangibles en matière de droits de l'homme soient réalisés". Le sénateur démocrate exige notamment la libération de certains des quelque 60 000 prisonniers politiques actuellement détenus dans le pays dirigé par le président Abdel Fattah al-Sissi.
Le mois dernier, malgré les préoccupations persistantes concernant les droits de l'homme, le département d'État américain avait approuvé une aide militaire d'un montant de 1,215 milliard de dollars en faveur de l'Égypte. Les 235 millions de dollars bloqués par Ben Cardin sont spécifiquement liés au respect des droits de l'homme, mais l'administration du président Joe Biden soutient leur envoi en raison d'intérêts liés à la sécurité nationale.
En fin septembre, l'ancien président de la commission des Affaires étrangères, Bob Menendez, a été inculpé pour corruption à New York. On lui reproche notamment d'avoir accepté des pots-de-vin en échange de l'utilisation de son influence pour promouvoir les intérêts de l'Égypte à Washington. Bien que le démocrate réfute ces accusations, il a été destitué de la présidence de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.
Depuis sa décision historique en 1980 de normaliser ses relations avec Israël, l'Égypte demeure l'un des principaux bénéficiaires de l'aide militaire américaine dans le monde arabe.