Après avoir assisté dernièrement à une pièce au Théâtre national algérien (TNA), Le ministre Kamel Baddari a invité des artistes et des metteurs en scène pour contribuer à la relance du théâtre universitaire. Actuellement, le ministère travaille pour lancer concrètement des activités culturelles et sportives au sein des universités.
Chaque mardi, un film est projeté dans les résidences universitaires, suivi d’un débat. Des spectacles de théâtre sont également présentés.
La reprise du festival national du théâtre universitaire, à partir de Sidi Bel Abbès, va dans le sens de ces initiatives. Nous voulons que l’université devienne également la locomotive de l’art et de la culture en Algérie», a déclaré Abdelkrim Taferguennit, conseiller du ministre, présent lors de l’ouverture du festival. Il a précisé que l’invitation lancée aux artistes sera suivie de procédures administratives et légales pour concrétiser cette contribution sur le terrain.
Il s’agit, entre autres, d’assurer des rétributions aux artistes qui seront sollicités. «On sait que la contribution des artistes va enrichir le travail déjà fait par les enseignants dans les facultés d’art et de lettres (...) La politique du ministère est inspirée des engagements du président de la République. Dans l’engagement 41, le chef de l’Etat s’engage à faire de l’université un cadre d’éducation, de développement et de créativité», a ajouté Abdelkarim Taferguennit.
Renforcer la présence des clubs de théâtre
Azzedine Rebiga, commissaire du Festival national du théâtre universitaire, a, pour sa part, évoqué la nécessité de renforcer la présence des clubs de théâtre au sein des campus et des résidences universitaires. «Nous voulons que les clubs et les associations culturelles qui travaillent sur le théâtre universitaire soient plus actives et créent de nouveaux spectacles. Des spectacles qui seront présentés dans tous les établissements universitaires du pays.
A partir d’octobre 2024, les dix spectacles retenus au festival seront programmés pour une tournée nationale dans les résidences et campus. Une manière de garder en vie les spectacles durant toute l’année universitaire. Nous constatons que les étudiants préfèrent le théâtre et le cinéma à tout autre expression artistique», a-t-il indiqué.
Selon lui, la 15ème édition du Festival national du théâtre universitaire pourrait s’ouvrir à des spectacles des pays arabes. «Nous réfléchissons à cette question et nous pensons organiser le festival dans une ville de l’est du pays. Le festival gardera son caractère de manifestation itinérante», a souligné Azzedine Rebiga.
Le comédien, metteur en scène et enseignant Djahid Dine El Hanani, véritable cheville ouvrière de la 14e édition du festival national du théâtre professionnel, est favorable à une présence plus importante des arts dramatiques au sein des campus.
«Depuis sa création en 2000, le festival défendait l’idée de rassembler les étudiants autour d’une activité culturelle, pourquoi pas théâtrale. Avec le temps, on se rend compte que cette activité au niveau de l’université peut apporter des changements sur la scène artistique et intellectuelle nationale.
Pour atteindre cet objectif, les universitaires, qui font du théâtre, doivent réfléchir à la question. Faire du théâtre dans les campus ne peut pas être réduit à une simple activité passagère. Il faut prendre au sérieux les travaux de théâtre, créer des laboratoires, reprendre des pièces du théâtre classique. Il s’agit de bien se former avant d’aller vers de nouvelles formes du théâtre», a-t-il plaidé.