La principale remarque dans ce programme est le renforcement des lignes stratégiques à forte rentabilité vers la France où la demande est trop forte.
Un programme supplémentaire pour les vols d’Air Algérie vers les différentes destinations internationales a été enfin validé par les hautes autorités et annoncé par le ministère des Transports. Il est entré en vigueur depuis hier.
Il s’agit d’une «première phase avant d’augmenter graduellement les fréquences et revenir à une situation normale lors de la prochaine saison estivale». La principale remarque dans ce programme est le renforcement des lignes stratégiques à forte rentabilité vers la France où la demande est trop forte.
Cette nouvelle va permettre ainsi aux Algériens résidant dans ce pays de revenir en Algérie après plusieurs mois d’absence due à la pandémie de la Covid-19 qui a causé des séparations et plusieurs drames.
Des lignes ont été renforcées, comme celle d’Istanbul, Genève, Londres, Le Caire ou Milan. Des liaisons aériennes ont été étendues à Oran et Constantine. Cette ouverture par petites touches a été l’option choisie par le gouvernement pour permettre à Air Algérie de mieux se préparer à une reprise totale dans les meilleures conditions.
Le PDG par intérim d’Air Algérie, Amine Debaghine Mesroua, lors de son audition par l’Assemblée nationale populaire (APN), avait opté pour une hausse graduelle des vols. «Je préfère une ouverture graduelle : 40, 50, 60%, il ne s’agit pas de raisons économiques. Il faut savoir que cela fait deux ans qu’on n’a pas travaillé», a-t-il dit. Ce programme a aussi un impact certain sur les prix des billets qui a été longtemps hors de portée de la majorité des Algériens. La demande était plus forte que l’offre en nombre de sièges.
Des billets très chers
Cela a même largement profité aux compagnies étrangères qui proposaient des tarifs souvent plus chers que la compagnie nationale et qualifiés d’astronomiques. Il est vrai que depuis la réouverture partielle des frontières en juin dernier, les billets d’avion des différentes compagnies aériennes se vendent à des tarifs excessivement élevés. Le problème se pose plus précisément sur les vols entre Paris et Alger, où les billets ont atteint des niveaux sans précédent.
Cette reprise des vols renforcée va aussi permettre à la compagnie nationale Air Algérie d’améliorer sa trésorerie et équilibrer au moins dans un premier temps ses comptes. «C’est une chute drastique de nos revenus. Nous n’avons jamais connu une telle baisse en quelques mois», déplore Amine Andaloussi, porte-parole d’Air Algérie.
Les charges fixes sont comme un boulet au pied. Il y a les salaires et les frais de maintenance. Même si les appareils ne volent pas, il fallait continuer à les entretenir régulièrement afin qu’ils puissent repartir le plus rapidement possible une fois la crise passée. «Un avion qui vole coûte paradoxalement moins cher qu’un avion cloué au sol», selon les spécialistes de l’aérien.
Le renforcement des dessertes aériennes est aussi une nécessité vitale, car le transport aérien est un levier majeur pour la croissance et le développement économique qui facilite les relations économiques entre pays, à l’échelle mondiale comme nationale ou bien régionale, en contribuant à générer des échanges commerciaux, à promouvoir le tourisme et à créer des emplois.
Les défis à relever en 2021 par le transport aérien ont été nombreux (apparition de nouveaux variants et campagnes de vaccination plus ou moins avancées selon les pays).
Aussi, il ne fait plus aucun doute que l’année 2022 sera une année d’accélération. Air Algérie ne doit plus vivre sous perfusion alors que le secteur aérien est en pleine mutation.
Des nouvelles tendances vont contraindre les entreprises du secteur à revoir leur modèle économique comme, par exemple, les compagnies aériennes avec leur clientèle business.
Les réunions en visio et le télétravail ont connu une croissance exponentielle. Les aéroports qui ont jusque-là privilégié des modèles en étoile avec de grands hubs devraient remettre en question leur stratégie, compte tenu de la baisse du trafic.
Par cette décision, les agences de voyages et de tourisme pourront avoir une meilleure visibilité et proposer ainsi des produits et des séjours pour la saison estivale qui est vitale pour eux, que ce soit pour la destination Algérie ou les destinations mondiales.
L’offre qui augmente en nombre de sièges et des prix plus raisonnables pourront inciter les gens aux voyages et permettre à ces agences de sortir la tête de l’eau.
La majorité des destinations étrangères fréquentées par les Algériens nécessitent de prendre l’avion (Tunisie, Turquie, Espagne, Egypte).
Même les hôtels publics et privés ont besoin de cette ouverture de l’aérien pour retrouver un meilleur taux d’occupation. Ils misent sur le désir des Algériens établis à l’étranger de revenir au pays après une longue absence. Un segment du marché est à conquérir pour eux.