Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de dessalement de l’eau de mer, Algerian Energy Company (AEC), filiale de Sonatrach, a achevé la réalisation de onze usines sur la bande côtière. Et ce, pour une capacité de production de 2,11 millions de mètres cubes (m3) par jour. C’est ce qu’a annoncé, hier, Sofiane Zamiche, directeur du développement chez AEC. Huit autres stations seront réceptionnées d’ici l’année prochaine, selon la même source.
Invité hier sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne 1), M. Zamiche a également annoncé que trois usines de dessalement, d’une capacité de production de 70 000 m3 par jour, ont été achevées conformément au plan d’urgence lancé face au déficit en pluviométrie. Concernant le programme complémentaire en cours d’exécution, cinq stations supplémentaires sont en phase d’achèvement. Elles sont réparties à travers les wilayas d’El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipasa et Oran. Ce qui assurera la production de 1,5 million de mètres cubes par jour à l’horizon 2024.
Avec l’ensemble de ces réalisations, le niveau d’approvisionnement en eau potable en Algérie sera atteint à 42%. Il sera de 60% pour ce qui est de la sécurité hydrique en Algérie, grâce à une utilisation optimale des barrages et des eaux souterraines.
Ces projets viennent, faut-il le souligner, en réponse aux orientations du président de la République lors du dernier Conseil des ministres. Il avait ordonné la généralisation des stations de dessalement d’eau de mer comme plan stratégique tout le long du littoral.
Rappelant que «la technologie de maîtrise des stations de dessalement est devenue purement algérienne», il avait souligné la nécessité d’assurer la distribution continue et rationnelle de l’eau face à la fluctuation pluviométrique aux niveaux national et international. Il est également question de revoir les plans de gestion de la distribution d’eau de manière à assurer une distribution équitable entre les quartiers.
Ce qui s’impose à l’approche de la saison estivale et des chaleurs caniculaires alors que l’autonome, l’hiver et une partie du printemps ont connu un déficit criant en précipitations. Une tendance qui s’annonce en accentuation pour les prochaines années.
A l’horizon 2050, le taux de précipitations en Algérie et en Afrique du Nord est appelé à diminuer à 20%. D’où l’urgence d’un plan efficace pour assurer l’approvisionnement des populations en eau potable. Mais également de l’agriculture et du secteur industriel notamment à partir des barrages dont le nombre devrait atteindre 85 de différentes capacités en 2024, pour une capacité de stockage nationale à 9 milliards mètres cubes.
Des études sont en cours pour la réalisation de barrages moyens d’une capacité de stockage globale estimée à 2,5 mds m3.
Globalement, l’Algérie compte près de 600 structures de stockage, dont des barrages et des petites retenues d’eau, 13 systèmes de transfert des eaux, 23 stations de dessalement, 211 stations de traitement et épuration des eaux usées (Step) d’une capacité de traitement d’un milliard m3/an, et près de 280 000 forages, selon le ministère des Ressources en eau.