Dans un grave précédent dénoncé à l’unanimité à Souk Ahras, des logements publics locatifs (LPL) ont été squattés par un groupe d’indus attributaires issus dans la majorité de demandeurs dont les dossiers ne répondent pas aux critères d’attribution.
Des sources concordantes qui ont limité leur nombre entre 11à 13 personnes ont indiqué que des mesures légales ont été mises en application pour libérer lesdits logements.
La semaine dernière, un autre groupe d’attributaires relogés dans le cadre des opérations de l’éradication de l’habitat précaire a fait état d’une occupation antérieure des unités vers lesquelles ils devaient être affectés. «Nous venons de nous heurter à une situation intrigante à plus d’un titre puisque les indus occupants qui semblent faire fi des lois s’adressent à tout le monde avec une aisance qui en dit long sur la partie ou les parties- qui gère(nt) cet acte délictueux par personnes interposées; nous avons également constaté que ces mêmes indus occupants jouissent de toutes les commodités et avancent des noms de personnes influentes dans cette grave affaire d’où la lancinante question: qui gère les zones de turbulence à Souk Ahras ?», a indiqué l’un des attributaires légaux.
Aux dernières nouvelles, ce sont encore des dizaines d’autres personnes non concernées par la dernière opération de relogement qui ont pris d’assaut des unités nouvellement construites, et ce dans le but d’imposer une situation de fait accompli et/ou une attribution hors circuit pour près de cinquante autres squatteurs qui ont emboité le pas aux 13 autres, dont les dossiers seront traités par voie de justice. «Si cette situation n’est pas résolue dans les meilleurs délais avec en support une médiatisation des mesures dissuasives mises en application, l’on risque d’aller tout droit vers un phénomène aux retombées imprévisibles», a averti un ancien cadre gestionnaire.
Le choix des appartements, le timing, la synchronisation de ces occupations illégales et plusieurs autres détails en disent long sur une alliance magmatique entre un groupe de pression et des relais parmi les recycleurs de la manne immobilière et leurs exécutants. Les uns en tirent dividendes et les autres assouvissent le désir d’une reconfiguration de la composante administrative et celui de redoubler son influence au détriment des préalables de l’État. Une diversion serait au menu.
Diversion programmée
Le dossier du logement avec ses différents volets charrie les ambitions et façonne les humeurs et les objectifs des uns ne sont pas forcément perceptibles chez les autres. Les réactions et les procédés diffèrent, mais peuvent tous converger vers une page lisible.
Les plus avisés parmi les observateurs ont surtout évoqué une tentative avortée d’un remake de l’attribution 2014 où toutes les anomalies étaient visibles et où le système des quotas faisait bon ménage avec les formations partisanes, les acquéreurs du vieux bâti et un mouvement associatif sans assises morales. «Les erreurs dans le classement et l’étude des dossiers du logement social locatif, il en existera toujours, mais l’on est persuadé que les années de démesure sont déjà loin», a déclaré Salah Eddine, un demandeur de logement, dont le nom n’a pas figuré sur la liste des attributaires.
Jugeant l’éradication des constructions illicites accompagnée de démolition des baraques ruineuse pour le circuit générateur de ce phénomène, ses protagonistes soufflent sur tout ce qui peut précipiter l’échec ou à défaut ajourner l’avancée des engins de la commune. Un fonctionnaire proche du dossier a déclaré ceci: «Les opérations de démolition des bidonvilles ont fait des mécontents parmi les irréductibles de l’informel et leurs protecteurs au sein des rouages officiels. L’émeute leur ultime moyen ne fait plus des émules à moins que des batailles rangées entre attributaires et indus occupants soient au rendez-vous la veille de l’Aid.
C’est ce que laissent entendre des voix malintentionnées à Souk Ahras». Dans ce même lot figure un autre dossier qui n’est pas des moindres en la matière, s’agissant des alliances à relents mercantiles : celui des logements de fonction squattés et autres occupés illégalement par des personnes étrangères aux secteurs concernés.
Ce sont plus d’un millier d’appartements et d’espaces construits (ou constructibles) et d’appartements faisant office de bureaux confisqués dans les secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, des collectivités qui ont fait récemment l’objet d’un regain d’intérêt par les autorités locales dans le cadre d’une opération d’assainissement. Un consortium d’intérêt omniprésent et qui a plus d’un tour dans sa besace.