Un défi palestinien

02/09/2024 mis à jour: 05:50
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Il s’appelle Fadi Aldeeb. Il a 40 ans. Lanceur de poids, de disque et de javelot, il est le seul membre de la délégation olympique palestinienne originaire de Ghaza et seul athlète qui représente son pays aux Jeux paralympiques de Paris, organisés du 28 août au 8 septembre.

L’histoire de Fadi est aussi symbolique que celle du pays dont il a tenu à porter le drapeau en dépit de moult difficultés, avec cette farouche détermination de montrer au monde entier que sa patrie est toujours debout. Ce jeune homme à la volonté exemplaire est l’un de ces milliers de Palestiniens victimes d’une guerre d’extermination menée par l’Etat sioniste depuis la Nakba de 1948.

Le 4 octobre 2001, il a été victime du tir d’un sniper israélien à Ghaza, lors de la deuxième Intifada ayant duré de septembre 2000 à février 2005. Atteint au dos, il est devenu paraplégique. Depuis le déclenchement de la guerre à Ghaza le 7 octobre 2023, il a perdu 15 membres de sa famille.

Malgré son handicap, il a réussi à surmonter toutes les épreuves pour être un sportif accompli en pratiquant le basket sur fauteuil roulant en France, en tant que réfugié.

Avec une dixième place plus qu’honorable au lancer de poids dans la catégorie F55 hommes, qui s’est déroulée vendredi 30 août, ce passionné de sports depuis son enfance a été le héros d’une belle soirée, suscitant la sympathie des nombreux supporters venus l’encourager au Stade de France, mais aussi le soutien de ses compatriotes qui résistent face au génocide se poursuivant depuis onze mois à Ghaza.

Par sa présence plus que significative à ces Jeux, il a exprimé à Paris les espoirs et les rêves de tout le peuple palestinien. Il n’était pas vraiment évident pour un pays qui vit une guerre atroce, de pouvoir prendre part à cet événement planétaire, sachant que près de 400 athlètes, entraîneurs et encadreurs ont été tués, au moment où il était impossible pour d’autres de voyager en raison des bombardements de l’armée israélienne, selon le Comité olympique palestinien.

Depuis plusieurs années déjà, le même Comité rencontre d’énormes difficultés pour préparer les athlètes palestiniens dans ce climat de guerre et encore moins assurer une participation aux Jeux olympiques, sauf invitation de la part du CIO.

«Je lève mon drapeau ici, à Paris, pour montrer aux gens que la Palestine n'est pas en train de mourir. Nous sommes toujours là, nous continuons à nous battre et nous sommes toujours en vie», a déclaré Fadi devant la presse.

Ce défi lancé par ce sportif depuis Paris est aussi celui de tous ces Palestiniens qui continuent de forcer l’admiration par une résilience historique dans toutes les épreuves face au silence de la communauté internationale et l’indifférence des médias européens.

Par sa présence à Paris, Fadi n’a pas raté l’occasion pour faire parvenir le cri de ses compatriotes. «Mon message au monde entier est que les habitants de Ghaza sont des êtres humains. Nous, les Palestiniens, avons des espoirs, nous avons des rêves, nous voulons simplement bénéficier des mêmes droits humains, et que le monde nous traite de la même manière que les autres pays», a-t-il martelé.

Depuis le 7 octobre 2023, les atrocités commises par l’armée de l’Etat sioniste dans les Territoires palestiniens, ayant fait des milliers de morts, de blessés et de disparus, sont aussi à l’origine de l'handicap d'un grand nombre de personnes, dont des enfants. Mais cela ne semble guère fléchir ou abattre la volonté des Palestiniens de relever tous les défis pour défendre leur cause et leur droit d’avoir une terre et une patrie. 

 

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