Un calvaire qui n’en finit pas

06/02/2025 mis à jour: 19:37
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On croyait qu’avec le cessez-le-feu à Ghaza, le peuple palestinien est enfin sorti d’un enfer qui a duré 400 jours. Il n’en est rien. L’armée israélienne qui était en opération à Ghaza a simplement changé de théâtre d’opération. Sans aucune surprise, elle poursuit son œuvre criminelle en Cisjordanie. Le psychopathe Benjamin Netanyahu ne peut plus vivre sans verser le sang des innocents, sans exterminer quotidiennement des enfants et des femmes palestiniens sans défense. Même les plus cruels de ses généraux sont révoltés par son agressivité et le quittent.

Il y a eu d’abord le ministre de la Défense, le général Yoav Gallant. Il n’est pas connu pour être un ange. Au contraire, il a fait une guerre sans merci et sans gloire au peuple palestinien, au point d’interdire l’envoi d’eau, de médicaments et de nourriture aux habitants de Ghaza, mais il ne voyait pas l’intérêt d’envahir le Liban, que ce soit sur les plans militaire ou politique. Il a alors démissionné. Il a compris que cette guerre était voulue pour les seuls intérêts de Netanyahu.

Interviennent les accords de Doha. Le Premier ministre n’en voulait pas. C’est Trump qui l’a obligé à les accepter. Il voulait que la passation des pouvoirs entre lui et Joe Biden, le 20 janvier, ait lieu sans le bruit des canons au Proche-Orient. Voilà que le chef d’état-major, le général Halevi, démissionne à son tour. Il n’a pas caché que l’armée et les politiciens portent une lourde responsabilité dans la tragédie du 7 octobre. Une autre démission qui n’arrange pas les affaires de Netanyahu.

Celui-ci est déterminé à faire une longue guerre aux Palestiniens, «jusqu’à la liquidation totale de Hamas». Un grossier mensonge. En réalité, la paix signifie pour lui la fin de sa carrière politique et le début de graves ennuis judiciaires. Il est impliqué dans des malversations financières et doit en répondre devant la justice.

Celle-ci ne peut pas le toucher, car il est protégé par une immunité que lui confère sa fonction. La Cisjordanie va succéder à Ghaza. L’armée israélienne attaque Jénine, soutenue par des colons armés jusqu’aux dents par Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité intérieure et grand fanatique religieux qui a distribué des armes à tous les colons de la Cisjordanie. Un homme qui rêve de chasser tous les Palestiniens hors de la Palestine afin de créer le «Grand Israël».

Les routes de la ville sont détruites au bulldozer et les habitants sommés de vider les lieux s’ils veulent rester en vie. Un nouvel enfer pour les malheureux Palestiniens pourchassés aussi bien par Tsahal que par des colons fanatisés à l’extrême. Le camp des réfugiés de Jénine a été totalement détruit par les Israéliens. Il reste un hôpital qui est encore debout. Mais l'accès y est interdit aux civils. Ces derniers ont évacué les lieux sur ordre de l’armée.

Ceux qui sont restés le font à leurs risques et périls. Même les enfants n’échappent pas à la haine des soldats. Par exemple, ces derniers ont attaqué une maison dans laquelle, prétendent-ils, il y avait des terroristes. En réalité, ses habitants sont restés sur-place.  Bilan : une fillette de 2 ans a été tuée d’une balle dans la tête. C’est cette armée que Bernard-Henry Levy nous dit qu’elle est la plus morale du monde.

Lundi, l’armée a agrandi son terrain de chasse à Tulkarem. Un résident qui a eu le malheur de quitter sa maison l’a retrouvée occupée par les militaires qui lui ont dit qu’elle ne lui appartient plus, et c’est un miracle qu’ils ne l’aient  pas abattu. A Tulkarem comme à Jénine, les rues ont été défoncées par les engins des travaux publics. Il est clair que les opérations militaires vont s’étendre à toutes les villes de Cisjordanie. Netanyahu l’a annoncé : Il n’y aura aucun cessez-le-feu.

C’est-à-dire l’enfer s’abattra sur les Palestiniens jusqu’à ce qu’ils fuient dans un nouvel exode ou qu’ils soient massacrés par les miliciens et l’armée. Parce que Netanyahu est totalement opposé à la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et il l’a fait savoir. Il se trouve malheureusement que Donald Trump est totalement d’accord avec l’extrême droite israélienne sur ce sujet.

Il a poussé le cynisme jusqu’à proposer que les Palestiniens de Cisjordanie et de Ghaza soient déportés en Egypte et en Jordanie. Son idée est de faire accepter les accords d'Abraham, qu'il a imposés à certains pays arabes durant son premier mandat, à tous les autres pays de la région. Il espère surtout que l’Arabie saoudite, le plus puissant pays arabe, marche dans le complot. Or, ces accords nient totalement l’existence du peuple palestinien. C’est pour cela qu’il veut rattacher la Cisjordanie et Ghaza à Israël.

A cet effet, il a convoqué Netanyahu à Washington avec lequel il compte affiner son plan. Il se comporte comme si les autres pays arabes n’existent pas et qu’il a toute les cartes en main. Lui et le Premier ministre israélien font un duo prêt à enflammer toute la région. Il ne faut pas sous-estimer la menace du complot qui risque d’entraîner tout le Proche-Orient dans un désastre indescriptible.

Trump est en train de faire une guerre commerciale ouverte à la planète entière, y compris aux alliés de l’Amérique.  Que prévoient alors les Arabes dans l’opération de redistribution des cartes qui se joue dans la capitale fédérale ? Avec Trump, les problèmes ne font que commencer pour tous. Il est au pouvoir depuis 2 semaines, et son mandant durera 4 ans.

 

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